Ile Maurice: Offshore | Pointée du doigt par The Sentry - Capital Horizons contre-attaque

Le conflit entre l'ONG fondée par George Clooney et la société mauricienne, Capital Horizons, dirigée par Shaan Kundomal, entre dans une nouvelle phase. Après une nouvelle publication de leur enquête, cette semaine, Capital Horizons prend les devants en annonçant que des poursuites seront engagées contre The Sentry parce que l'ONG n'a pas intégré les explications que la partie mauricienne a bien voulu leur fournir pour clarifier la situation.

«Our legal team is already considering the merits of the case and the appropriate jurisdiction», fait d'emblée ressortir Shaan Kundomal.

«Capital Horizons se conforme rigoureusement à la législation mauricienne et internationale, et n'a jamais fait affaire avec une personne ou une entité soumise à des sanctions», fait ressortir Shaan Kundomal.

L'enquête de The Sentry se concentre, pour rappel, sur un magnat du pétrole, politiquement lié, qui aurait déplacé des fonds suspects de la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ) vers la City of London en utilisant «des façades, de fausses factures et des façades financières offshore», selon des documents mis en ligne cette semaine par The Sentry/Open Secrets. Les fondateurs de The Sentry sont George Clooney et Brad Pitt, Matt Damon, entre autres célébrités.

En 2019, le conseiller présidentiel zimbabwéen Kudakwashe Tagwirei - devenu riche et influent après le début du mandat du président Emmerson Mnangagwa (qui a succédé à Robert Mugabe) - a utilisé Sotic International, une société mauricienne qui aurait, selon The Sentry, servi de façade pour dissimuler son implication, pour acheter deux mines zimbabwéennes - Bindura Nickel et Freda Rebecca Gold Mine - pour 29,5 millions de dollars.

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Au moment de l'achat, des accusations de corruption et de copinage tourbillonnaient déjà autour de Tagwirei depuis des années. Les administrateurs sud-africains, les agents des entreprises mauriciennes et les financiers offshore - qui nient tous que leur travail pour Sotic impliquait des actes répréhensibles - ont créé des structures qui ont eu pour effet de dissiper d'où venait l'argent.

Selon The Sentry, on ne sait pas si Tagwirei était la seule personne derrière Sotic. Dans des messages confidentiels examinés dans le cadre de ce rapport, Tagwirei a affirmé que le gouvernement du Zimbabwe détenait 65 % de Sotic, alors qu'il détenait le reste. Les courriels montrent que les responsables du gouvernement zimbabwéen, y compris «HE» -probablement Son Excellence le président Emmerson Mnangagwa - et le secrétaire permanent du ministère des Finances, se sont intéressés de près aux affaires de Sotic.

Après que Tagwirei a été sanctionné pour corruption par le gouvernement américain en 2020, le contrôle de Bindura Nickel et de la mine d'or Freda Rebecca est passé de Sotic à Kuvimba Mining, qui appartient à 65 % à l'État zimbabwéen et à 35 % à des sociétés et des fiducies liées à Tagwirei.

Selon Shaan Kundomal, Capital Horizons n'a jamais intégré ni reçu d'instructions de la part de M. Tagwirei pour mettre en place de quelconque structures. «Capital Horizons applique les normes internationales les plus élevées en matière de diligence raisonnable pour tous les clients potentiels et a toujours agi en stricte conformité avec les lois mauriciennes et les réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. On confirme avoir reçu des instructions exclusivement de la part de Christopher Fourie pour la création de Sotic. Capital Horizons a également confirmé que M. Fourie a déclaré détenir les actions de Sotic pour son propre intérêt comme bénéficiaire ultime à plusieurs reprises.»

Lors de l'intégration de M. Tagwirei, Capital Horizons a obtenu entre autres : «une lettre de référence d'une institution bancaire de premier plan ; une vérification de casier judiciaire vierge ; et des documents confirmant que les fonds de M. Tagwirei provenaient d'un partenariat avec une entreprise multinationale bien connue.»

Pour aider l'enquête de The Sentry et Open Secrets, Capital Horizons a fourni des explications détaillées concernant toutes les communications par WhatsApp relatives à M. Tagwirei. Capital Horizons a, par ailleurs, confirmé que bien que Sotic ait envisagé de faire de M. Tagwirei un actionnaire avant qu'il ne fasse l'objet de sanctions, M. Tagwirei n'a jamais détenu d'actions dans Sotic.

Finalement, Capital Horizons a confirmé avoir reçu une offre de la part de Christopher Fourie, un prétendu lanceur d'alerte, visant à aider à élaborer un plan visant à reprendre le contrôle des actifs de Sotic après l'inscription de M. Tagwirei sur la liste OFAC. M. Fourie prévoyait de lier, de manière frauduleuse, M. Tagwirei aux actifs de Sotic. Capital Horizons a confirmé avoir refusé de participer à ce plan frauduleux de M. Fourie. A la justice de trancher ce litige désormais !

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