Madagascar: Élection - James Ramarosaona encourage la CENI

Après l'adoption mardi dernier du décret de convocation des électeurs pour les présidentielles, notre confrère James Ramarosaona, membre du Conseil national électoral (CNE) durant une dizaine d'années et parmi les fondateurs de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en mars 2010, note que toutes les étapes proposées par celle-ci ont été validées.

«À l'actif de la CENI, la Haute Cour Constitutionnelle et le gouvernement ont entériné les propositions de dates, ensuite les deux dialogues nationaux en mars et juin derniers ont prouvé une réelle volonté d'ouverture de sa part et une semaine après l'appel du PNUD le basket fund se concrétise» dit-il. En qualifiant d'«un pas significatif réalisable par une compétence politique de la CENI sous la présidence de Dama Andrianariseheno».

Ce dernier exclut en fait toute partialité, recevant entre autres Annick Ratsiraka (Arema) et Andry Raobelina (ARB). L'occasion pour notre «zoky» de rafraîchir la mémoire de l'opinion et surtout des acteurs politiques opportunistes par une genèse succincte de la CENI: «Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de CENI en France et en Europe qu'on la rejette. L'histoire retiendra que les élections sous tutelle du ministère de l'Intérieur ont été fortement critiquées lors de la Deuxième République.

Et l'Amiral Didier Ratsiraka a été viscéralement hostile à la mise en place d'un tel organe. Guy Razanamasy, Premier ministre de l'époque, a eu l'honneur et l'initiative de frayer le chemin pour une entité de gestion électorale indépendante du ministère de l'Intérieur, avec le CNE en 1992. La Conférence de la Baule aidant.

%

Ce fut sous Marc Ravalomanana, avec le soutien discret de Pierre Protar, ambassadeur de l'UE à Tana, que le CNE est sorti de son cocon pour se rapprocher de la base. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, le général Charles Rabemananjara, encore en vie, ne peut pas démentir cela» James Ramarosaona, qui se souvient des feux Yves Ratrimoarivony et Razafikely Ferdinand ainsi que du magistrat Randrezason Jean Théodore, anciens présidents, de préciser que la mise sur pied de la CENI, même du temps de la Transition d'Andry Rajoelina, a nécessité des investissements financiers colossaux de la part des bailleurs de fonds.

Une manière pour lui d'insister que des millions d'euros ont été octroyés par les PTF au profit de l'organe responsable des élections à Madagascar, et «qu'il ne faut pas le minimiser pour le bien de la nation». En clair, James Ramarosaona démontre que la CENI n'est pas une création ex-nihilo mais une démarche indéniable fruit de nombreuses années.

Quant aux critiques d'une frange de politiciens, notre interlocuteur réitère que la volonté de neutralité existe bel et bien dans la CENI : «Je crois en mon for intérieur que l'équipe de Dama Andrianarisedo peut réaliser sereinement sa mission malgré les embûches qu'on ne manquera de lui tendre» Enfin, James Ramarosaona souhaite que la CENI ait le droit de manifester son dynamisme de faire mieux et plus.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.