Afrique: Rencontre des patrons d'Afrique - L'intelligence artificielle s'invite à la IIe édition

13 Juillet 2023

Le Conseil national du patronat burkinabè organise la IIe édition des Rencontres des patrons d'Afrique au Burkina Faso (REPAB), sur le thème : « Intelligence artificielle : défis et opportunités pour les économies des pays africains », les 13 et 14 juillet 2023, à Ouagadougou. Couplée avec l'Assemblée générale de la Fédération des organisations patronales d'Afrique de l'Ouest (FOPAO), la cérémonie d'ouverture conjointe des évènements est intervenue, jeudi 13 juillet 2023, dans la capitale bukinabè, sous le patronage du premier ministre, Me Apollinaire Joachimson kyélem de Tambela.

L'Intelligence artificielle (IA) occupe une place de plus en plus croissante dans tous les secteurs d'activités humaines. Le Conseil national du patronat burkinabè veut mieux appréhender les défis et opportunités de cette révolution technologique pour en faire un levier de développement des entreprises. A cet effet, il tient la IIe édition de la Rencontre des patrons d'Afrique au Burkina Faso (REPAB) sur le thème : « Intelligence artificielle : défis et opportunités pour les économies des pays africains », les 13 et 14 juillet 2023, à Ouagadougou.

Placée sous le patronage du chef du gouvernement burkinabè, Me Apollinaire Joachimson kyélem de Tambela, la présente REPAB se tient conjointement avec l'Assemblée générale la Fédération des organisations patronales d'Afrique de l'Ouest (FOPAO). Outre le thème central, les patrons d'ici et d'ailleurs vont mener les réflexions sur la problématique de l'intelligence artificielle à travers des panels portant sur quatre sous-thèmes à savoir :

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« Le futur de l'emploi et les emplois du futur : l'IA et la révolution sociale en Afrique », « Les enjeux de l'IA dans les grandes administrations publiques africaines : douanes, impôts, état civil », « IA et gestion des entreprises en Afrique » et « IA, Big data et sécurité en Afrique ».

Selon le président du comité d'organisation, Arouna Nikiema, le choix du thème de cette REPAB n'est pas un fait du hasard. « Car, le monde est en perpétuel mouvement, la technologie avance à grands pas pour simplifier et faciliter nos modes de vie et de production. Le but de l'intelligence artificielle est de concevoir des systèmes capables de reproduire le comportement de l'humain dans ses activités de raisonnement, de modéliser l'intelligence dans tous les domaines », a-t-il indiqué.

Des gains de productivité

Les entreprises et les administrations ne pouvant plus être en marge de cette technologie, doivent plutôt s'y adapter, surtout pour faire face aux crises multiples, à la conjoncture économique mondiale, exacerbée par la guerre Russie-Ukraine, a-t-il ajouté. Prenant la parole au nom du patronat, le vice-président du CNPB, Seydou Diakité, a fait savoir que l'IA constitue une opportunité économique pour les entreprises, du fait des gains de productivité qu'elle peut générer à savoir la baisse des coûts de production liée à la facilitation des opérations de coordination, l'automatisation des processus de fabrication, l'optimisation des flux ; sans oublier les nouveaux métiers et marchés qu'elle offre.

Au niveau du public, cet important levier de développement peut contribuer à moderniser l'administration publique, à une meilleure prévention des infractions économiques, de la fraude fiscale, à l'amélioration des relations avec les usagers des services publics, a-t-il souligné. Et de préciser que malgré ce potentiel, la promotion de l'IA reste handicapée par le coût élevé et la faible connectivité de l'internet, l'accès aux financements, notamment au profit de la recherche.

Pour le parrain de cette édition de la REPAB, Lassiné Diawara, si l'IA constitue aujourd'hui une réalité croissante, avec un rôle transformationnel à jouer dans les économies, son développement commande de relever les défis technologiques et de prendre en compte les problèmes éthiques qu'elle peut engendrer. Tout en saluant la qualité des relations entre les secteurs privé et public burkinabè, le président de la FOPAO, Jean-Marie Ackah, a rappelé l'importance d'un tel tandem qui facilite la création d'emplois, de richesses.

La présente Assemblée générale de la FOPAO servira de cadre pour examiner le bilan de l'exercice écoulé et de se pencher sur les défis futurs, a-t-il confié. En rappelant l'impact de la crise sécuritaire sur les économies de la sous-région, il a appelé les Etats à assurer la sécurité et la stabilité économique, qui sont indispensables à la création d'entreprises pourvoyeuses de richesses et d'emplois. Le chef du gouvernement a salué les patrons burkinabè, moteurs du développement national, qui font la fierté du Burkina Faso, jouent un rôle majeur dans l'amélioration des conditions de vie des populations.

Les « Moïse » de l'IA

Au regard des enjeux liés à cette révolution technologique, il a appelé les opérateurs économiques Burkinabè à être des « Moïse » de l'IA, en investissant dans la formation, la recherche ; et en étant de véritables créateurs de richesses nationales et non de simples relais d'entreprises étrangères. En occident, le secteur privé a inscrit son nom en lettre d'or dans le développement des pays ; le secteur privé burkinabè doit également entrer dans l'histoire de cette manière.

Et les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, de l'innovation, de la créativité, constituent, entre autres, des domaines qui attendent davantage d'investissements de la part du secteur privé burkinabè. Si l'IA regorge d'un potentiel de développement, le chef du gouvernement a attiré l'attention sur les pièges qui l'accompagnent et qui peuvent être dévastateurs sur le plan économique et social.

Dans sa communication inaugurale, l'ancien premier ministre, Lassina Zerbo, a souligné la place de plus en plus importante qu'occupent les solutions IA dans l'économie mondiale, notamment dans les secteurs financiers, du transport, de l'énergie, de l'agriculture, de la santé, de l'éducation. Facteur d'amélioration de la qualité de vie, les solutions innovantes de l'IA peuvent aider les entreprises à être efficientes, rentables.

L'intelligence artificielle permet, entre autres, d'améliorer la prise de décision, réduire les coûts, rationaliser les processus de production, les relations clients. Mais pour réussir le virage vers ce potentiel transformateur de l'IA, il y a nécessité d'investir dans l'infrastructure, l'accès à internet, la formation de la jeunesse, la recherche, l'accompagnement des start-ups. Et face à ces défis, le secteur privé, à côté de l'Etat, a sa partition à jouer, a insisté M. Zerbo.

La promotion de l'IA, peut également se faire à travers les facilités de financement, les allègements fiscaux et surtout par la création de l'Agence burkinabè de l'intelligence artificielle, a-t-il conclu.

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