Une rencontre inédite a eu lieu en marge du sommet du Caire des pays voisins du Soudan, mercredi : celle du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Leurs deux pays s'opposent depuis plus de dix ans sur la question du Barrage de la Grande renaissance éthiopienne construit sur le Nil bleu.
Il a fallu deux rencontres en tête-à-tête, l'une dès mercredi soir et l'autre après le sommet sur le Soudan jeudi. Finalement, Abdel Fattah al-Sissi et Abiy Ahmed ont annoncé avoir, pour reprendre les mots de leur communiqué commun, « trouvé les moyens pour sortir de l'impasse actuelle ».
De fait, après des années de blocages et de désaccords, les deux hommes se sont entendus, dit ce communiqué, pour « entamer des négociations accélérées pour finaliser un accord entre l'Égypte, l'Éthiopie et le Soudan », les trois pays concernés par le flot du Nil bleu sur lequel se trouve le barrage. Auparavant, l'Égypte estimait qu'elle faisait face à une « menace existentielle » avec la modification du débit du fleuve lié au barrage.
Négociations sur la quatrième phase de remplissage
Ce qui sera négocié, c'est la quatrième phase du remplissage du réservoir, une quatrième phase annoncée par l'Éthiopie fin juin, mais suspendue la semaine dernière pour donner une chance au dialogue. Enfin, l'Égypte et l'Éthiopie s'engagent à faire « tous les efforts nécessaires, dit encore leur communiqué, pour finaliser cet accord en quatre mois ».
Cette annonce est une réelle avancée. Depuis 2020, la guerre des mots s'était même envenimée au point que le sujet avait été discuté au Conseil de sécurité de l'ONU. Le président égyptien avait même mis en garde ceux qu'il avait appelés ses « frères en Éthiopie », les prévenant que « toutes les options » étaient « ouvertes ».