Madagascar: Antsiranana - La corruption persiste dans le pays

Le vingtième anniversaire de la signature de la convention africaine de lutte et de prévention contre la corruption à Maputo-Mozambique a été célébré à Antsiranana dans la simplicité, lors d'un atelier tenu dans la salle de la direction régionale du budget.

Madagascar fait partie des pays signataires de cette convention et la première loi anti-corruption a été promulguée en 2004. Il s'agit de la loi 2004-030, qui est actuellement mise à jour par la loi 2016-020. Ces lois mettent en oeuvre la convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. L'idée est que le 11 juillet de chaque année, les Africains concernés s'arrêtent pour réfléchir aux progrès de la lutte contre la corruption dans leurs communautés, à ce qui fonctionne ou pas et à ce qui reste à faire. Cette rencontre dans la capitale du Nord a vu la présence des autorités régionales et des responsables des structures techniques déconcentrées ainsi que les représentants des structures anti-corruption au sein des services et directions régionaux respectifs.

Outre une série de discours officiels, l'occasion a permis au directeur territorial du Bianco Antsiranana de présenter la situation actuelle de la corruption à Madagascar, et les efforts déjà accomplis. Il s'agissait également d'une opportunité de réfléchir sur les progrès et les défis auxquels les populations sont confrontées et les mesures qu'elles devraient prendre pour renforcer la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

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Pots de vin

Toutefois, selon ce dernier, malgré ces efforts réalisés , la corruption persiste dans de nombreux secteurs du pays . La réalité montre qu'il reste encore beaucoup à faire. Sur les cinquante-quatre pays africains, avec un score d'indice de perception de la corruption de 142 sur 180 pays dans le monde , Madagascar ne fait pas figure de bon élève. Il n'est même pas parmi les pays qui ont la moyenne. Même s'il fixe ses objectifs à 50 sur 100 en 2025, Il n'a obtenu que la note de 26 sur 100, selon la qualification de la Transparency Internationale relative à l'indice de perception de la corruption. Notons que Maurice a devancé Madagascar.

Selon encore les explications , Madagascar sera évalué par le comité technique cette année. L'on a aussi su que les détournements de deniers publics et l'acceptation de pots de vin restent importants. Ces pratiques font encore perdre des milliards d'ariary par an. « Nous sommes conscients qu'il reste encore beaucoup à faire. Ce n'est pas que nous n'avons pas fait d'effort, mais c'est insuffisant. L'important n'est pas seulement de poursuivre les corrompus mais de changer le comportement et la mentalité afin de nier la corruption.

Par l'éducation et la prévention, nous menons le combat dans la région dont nous avons la charge » a souligné le directeur territorial du Bianco Antsiranana Hery Dodanirina Hans Willy , tout en lançant que le pays doit renforcer les institutions, promouvoir la transparence, l'intégrité et la responsabilité, et mettre en place des mécanismes efficaces de contrôle et de sanction. Par ailleurs, il a insisté que la pratique du système MOFF, ou Mode opératoire Faire Faire, est le seul moyen pour améliorer cette note et atteindre l'objectif.

Car l'initiative de cette célébration émane de la structure de la lutte contre la corruption au sein du ministère de l'Économie et des finances. Le chef de services de la lutte contre ce fléau auprès de la direction de l'audit interne Tsilavina Dimby Ranodimanana a saisi cette occasion pour partager les bonnes pratiques et vulgariser la politique interne de son département pour mener le combat . Selon lui, le manque de volonté politique, l'insuffisance de la concrétisation et surtout le soutien financier dédié à la lutte contre la corruption qui n'a même pas atteint 1% ainsi que la non effectivité d'un État de droit, sont la cause de cette mauvaise note.

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