Madagascar: Devises - L'euro grimpe à 5 000 ariary

L'ariary ne cesse de s'effilocher sur le Marché interbancaire de devises. Une dégringolade qui est due au déficit de la balance commerciale nationale selon les experts.

Une dangereuse valse. L'ariary ne cesse de se dévaloriser face à l'euro. En quelques jours, l'euro est monté jusqu'à 4 900 ariary voire plus. Une dégringolade qui pousse de plus en plus la monnaie nationale à atteindre la barre fatidique des 5 000 ariary. La dernière opération bouclée hier pour la Banky Foiben'i Madagasikara (BFM) fait état d'un taux de change de 4 972, 88 ariary pour un euro. Par rapport au mois précédent, le cours de change est passé de 4 762,51 ariary soit une hausse de près 300 ariary en l'espace d'un mois. La monnaie unique qui ne cesse de gagner des points sur le marché Interbancaire de devises au détriment de la monnaie nationale.

Pour certains économistes, ce phénomène pourrait s'expliquer par l'augmentation en valeur des importations sur le marché national qui a conduit à la croissance de l'inflation. Les pressions inflationnistes se font effectivement ressentir sur l'économie locale depuis la fin de l'année 2022. En consultant les chiffres publiés par la Banque centrale sur son site internet, ces informations sont étayées. D'après le supplément annuel de 2022 dans le rapport de la BFM, la valeur des importations est passée à plus de 21 millions d'ariary contre 16 043 811 ariary pour 2021. Pour leur part, les exportations de la Grande île ont nettement baissé, d'après les chiffres publiés dans la note de conjoncture économique de la BFM, elles ont accusé une baisse de 13,4% au premier trimestre de 2023.

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Déficit

Des reculs qui pourraient également impacter les cours de la monnaie nationale sur le MID. Le déficit sur la balance commerciale se creuse, en raison de ces conjonctures, ce qui contribue à pousser l'ariary à s'effilocher de jour en jour par rapport aux devises de référence. En effet, les produits d'exportations phares pour Madagascar comme la vanille, le girofle, le cobalt et les produits des entreprises franches se sont repliés sur le marché international en raison de différents facteurs. Cette dépréciation de l'ariary n'est pas sans conséquence.

Les retombées de ces déséquilibres entre l'offre et la demande sur l'économie nationale se font fortement faites ressentir avec l'inflation et la flambée des prix. Le taux d'inflation actuel table à 11,8 %. Le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà proposé quelques pistes pour lutter contre cette frénétique inflation qui touche l'économie. D'après l'estimation de cette institution de Bretton Woods, un des points clés reste la transparence budgétaire et le renforcement des filets de sécurité sociale.

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