Madagascar: Capital naturel - Richesse exploitée à mauvais escient

Le capital naturel correspond aux stocks naturels renouvelables et non renouvelables (telles que les plantes, les animaux, l'air, l'eau, le sol et les minéraux) qui se combinent pour produire un avantage de flux pour les personnes (Atkinson and Pearce 1995 et de Jansson et al.1994).

« Les atouts naturels et les paysages variés de Madagascar assurent des Services vitaux au bénéfice des ménages et des secteurs à travers le pays ». Faits que l'on peut observer facilement dans toutes les régions du pays où la communauté vit en interdépendance avec la nature.

À cela s'ajoute le rôle essentiel des paysages dans la protection des bassins versants et le maintien ainsi que la régulation des débits d'eau en matière d'irrigation, de production d'électricité et d'approvisionnement en eau auprès des communautés.

À un niveau plus élevé, le capital naturel correspond à un levier des secteurs économiques clés du pays. « L'écotourisme dans les aires protégées favorise la création d'emplois verts à la fois directs et indirects et contribue à pourvoir des devises ».

À titre d'exemple, les aires protégées représentent « un apport d'environ 450 millions USD/an, soit une moyenne de 59 USD/ha/an10 ». Dans cette même logique, le parc national Ranomafana représente par exemple, en termes de valeurs totales des services locaux/régionaux, entre 13 millions et 22 millions d'USD.

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En danger

Les avantages du capital naturel s'étendent sur plusieurs secteurs. L'on peut citer l'approvisionnement en énergie et le développement de l'industrialisation. Notamment, dans le secteur de l'énergie renouvelable où le pays pourrait assurer une capacité de production d'environ 177 MW (0,1 MW pour la biomasse, 2,3 MW pour l'énergie photovoltaïque et 174,6 MW pour l'énergie hydroélectrique selon Statista Research Department, 2023).

Le capital naturel de Madagascar est toutefois en danger. Le coût économique de la dégradation des terres depuis 2000 est estimé à plus de 6,7 milliards USD, soit 1,78 % du PIB par an. « Il s'agit d'une estimation prudente qui ne prend en compte que les pertes de rendement des principales cultures dues à l'érosion, la perte de production d'énergie causée par la baisse de la disponibilité d'eau pour l'hydroélectricité, le coût éventuel du dragage des réservoirs et le coût d'opportunité des crédits carbone non réalisés sur le marché ».

De son côté, le rapport d'analyse environnementale de Madagascar, publié en 2022 par la Banque mondiale, avance qu'une baisse de 31% du capital naturel renouvelable par habitant a été enregistrée de 1995 à 2020.

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