Madagascar: Le ni... ni..., encore et toujours

Dernière nouvelle en date à la rédaction de ce billet : les pays participants aux Jeux des îles de l'océan Indien n'enverront pas leurs athlètes à Madagascar (selon Fernand Cello à partir de Tv Plus) ; ceci dit, les JOI 2023 censés se tenir dans la Grande île filent entre les mains des autorités d'Antananarivo. Pourtant, ces dernières ont juré qu'ils auront bel et bien lieu.

Ceci dit encore, les individus se prévalant de tenir les rênes du pays en ce moment apparaissent, une fois de plus, peu crédibles en tant que pouvoir temporel garantissant la normalité du quotidien. Où est la source du problème ? Elle est politique : le régime Andry Rajoelina qui est incapable de gouverner. C'est regrettable car pour tout homme politique, l'accès à la magistrature suprême est supposé être la consécration de toute une carrière, de toute une vie ; c'est le grand moment où on déploie toute sa magnificence. Paradoxalement, le monsieur cité ci-haut montre ses défaillances une fois avoir été porté par les urnes à la fonction de président de la République. À vrai dire, cette incapacité avait toujours été présente chez le concerné, même durant la Transition mais dissimulé par la co-gouvernance entre les mouvances de l'époque. Et il faut oser crever l'abcès au détriment du politiquement correct et pour l'intérêt supérieur de la nation : il s'agit d'une incapacité intellectuelle.

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Cette dernière n'est pas forcément en rapport avec le niveau scolaire puisque des leaders se sont avérés de remarquables dirigeants sans être bardés de diplômes, voire en ayant été peu brillants sur les bancs de l'école. Bref, Andry Rajoelina est cloué au pilori par le désastreux bilan de son quinquennat. Il est impossible qu'il se fasse reconduire pour un second mandat à moins des "tours de magie" dans les urnes. Insister sur cette voie pourtant expose avec certitude le pays à une crise à issue incertaine.

La seconde option qui se dessine par une lâchée de pouvoir par Andry Rajoelina, en vue de créer des conditions apaisées en vue de la tenue de scrutins consensuels, non plus l'écartera car la CENI et la HCC, considérées comme ses "jokers", seront recomposées. La meilleure issue pour lui est donc d'accepter de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles. Ce scénario évidemment ne sera accepté que si sieur Marc Ravalomanana fait de même. Ce dernier n'a plus les atouts de prendre le pouvoir par la force, comme en 2002 ; dans ce registre d'ailleurs les Oranges sont de nature plus "déterminés" que lui.

En tout et pour tout, le ni... ni... est la meilleure porte de sortie pour monsieur Andry Rajoelina, tout en étant qu'il épargne le pays d'une nième crise lourdement fatale. Imposer ce choix à sieur Ravalomanana ne devrait pas poser problème vu qu'il n'a plus sa force de 2002. PS : À la dernière minute, après apparemment des modifications d'informations sur le site de Tv Plus, les pays censés participer aux JIOI 2023 réitéreraient leur confiance à leur bon déroulement (ils feront venir leurs athlètes alors ?) Ce qui illustre toujours un certain délitement du régime Rajoelina au cours de ses derniers mois-ci.

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