Ile Maurice: Trafic de singes - L'activiste Linley Moothien dénonce le «parc de la torture»

Il a mené sa propre enquête. À Henrietta, l'activiste qui défend la cause animale a découvert une ferme qui réserve un sort inhumain à des singes, destinés à l'exportation. Il a porté plainte à la police et promet d'autres révélations.

Le sujet de la maltraitance animale, en particulier celle des singes, refait surface. Suite à une manifestation le week-end dernier pour dénoncer cette pratique, l'activiste Linley Moothien s'est rendu hier au poste de police de Vacoas pour porter plainte contre une ferme d'élevage. Cette action fait suite à sa découverte d'une telle ferme à Henrietta où, selon lui, des macaques sont détenus en captivité en vue d'être exportés.

Accompagné de son avocat Me José Moirt, Linley Moothien s'est rendu au poste de police de Vacoas avec des preuves à l'appui, pour déposer une plainte. Il explique avoir mené une enquête approfondie sur ses découvertes à Henrietta avant de tomber sur une entreprise qui réserve un sort peu enviable à primates. Me José Moirt souligne qu'il s'agit là d'une activité illégale, et que ces singes sont victime d'un trafic. «Linley Moothien s'est rendu à Henrietta à ses risques et périls pour obtenir des éléments en vue de dénoncer la cruauté envers les animaux.

De plus, il est important de souligner que ce trafic d'animaux, en particulier des singes, se déroule en toute impunité depuis un certain temps. Cette affaire a une dimension politique, c'est la raison pour laquelle des compagnies comme Air France ont cessé de transporter ces singes, car cela a un impact économique. Si ce trafic continue sous la protection des autorités, il aura des conséquences économiques mais aussi politiques, simplement parce que certaines personnes détruisent notre biodiversité», estime Me José Moirt.

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Preuves compilées

De son côté, Linley Moothien explique qu'il a préparé sa plainte avec soin et a rencontré de nombreuses difficultés pour s'opposer à ce marché qui opère dans la plus grande discrétion. Il a compilé toutes ses preuves, y compris des vidéos et des photos, et attend maintenant l'intervention des autorités pour qu'il n'y ait plus de «parc de la torture». D'ajouter : «Sa bann firm-la finn gagn tou permi ek lotorité pou operé. Biento ou pou trouvé lor ki finn bazé pou donn sa bann konpani-la EIA clearance.»

Interrogé sur d'éventuelles représailles qu'il aurait pu subir après avoir pris position, Linley Moothien affirme qu'il n'a absolument pas peur. «Je n'ai aucune crainte. Ils vont peut-être s'attaquer à moi, mais il y a d'autres personnes derrière moi. Cette affaire est prise en charge. Je défends les faibles, ceux qui n'ont pas de voix. Nous ne sommes pas au Texas ou à Eldorado ici. Il y a des lois ici. Je ne suis pas seul, j'ai également le soutien des gens.» Suite au dépôt des plaintes, Linley Moothien promet de fournir d'autres informations prochainement, peut-être dans les jours à venir, où il dévoilera le nom des entreprises concernées et les images qu'il a capturées à Henrietta, car pour l'instant, il ne souhaite pas entraver l'enquête en cours.

Il nous a été rapporté que la police prévoit de mener l'enquête et qu'une descente dans les lieux n'est pas à exclure prochainement.

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