Madagascar: Présidentielle - Ntsay fait le pari d'une élection sécurisée et apaisée

Le Premier ministre a donné le coup d'envoi au forum interrégional sur la défense et la sécurité, hier. Il en a profité pour appeler la population à s'imprégner de la culture de la paix et de la sécurité qui devrait aussi prévaloir en période électorale.

Madagascar n'est pas un pays maudit. Ces mots ont été dits par Christian Ntsay, Premier ministre, hier, à Morondava. Une phrase pour dire que la Grande île n'est pas condamnée à s'enliser dans la spirale infernale des crises cycliques, notamment, les crises post-électorales. La conjoncture étant, l'approche de l'élection présidentielle est en toile de fond du forum interrégional sur la défense et la sécurité qui se tient dans la capitale de la région Menabe. Les enjeux sécuritaires en période électorale figurent ainsi parmi les points soulignés par le locataire de Mahazoarivo, dans son discours d'ouverture de l'événement.

Dans cette optique, Christian Ntsay fait le pari d'un scrutin "sécurisé et apaisé". Le chef du gouvernement rappelle qu'une élection sécurisée et avec une issue apaisée, n'est pas inconnue à Madagascar. Il note l'élection présidentielle de 2018 qui a permis de confirmer l'alternance démocratique, qui a débuté avec la course à la magistrature suprême de 2013. Certes, une partie de l'opinion politique s'applique à torpiller la crédibilité du processus électoral.

%

Autant au niveau national qu'à l'international, cependant, plusieurs aspirent à ce que le scrutin de novembre et décembre, consolide ces acquis démocratiques. Briser définitivement la spirale des crises politiques cycliques, par le biais de l'élection qui est le processus démocratique par excellence est, en substance, le message lancé par Christian Ntsay, à Morondava.

Pour y parvenir, à l'entendre, il est aussi nécessaire que la population joue sa partition. "Les Forces de défense et de sécurité (FDS), joueront leur rôle pour la protection de la population et des biens, ainsi que des institutions de la République. Il appartient à la population de ne pas se laisser distraire par les voix séditieuses", déclare-t-il.

Réplique

Selon le locataire de Mahazoarivo, l'imprégnation de "la culture de la paix et de la sécurité", est un pan conséquent pour instaurer une paix et une sécurité sociale durable dans le pays. Un principe qui prévaut pour le volet politique. "Je suis confiant que la population confirmera et consolidera ces acquis démocratiques lors de la prochaine élection, cette année 2023", soutient alors le chef du gouvernement.

Sur sa lancée, le Premier ministre demande à chaque citoyen d'oser faire le pari d'une élection sécurisée et apaisée. "Nous aurons une élection présidentielle prochainement. Prenant comme pari pour une sécurité et un apaisement électoral. Ne nous laissons pas distraire par les politiciens. Ne nous laissons pas distraire par les ennemis de la nation. Osons nous dresser pour tenir une élection comme il se doit", lance alors le locataire de Mahazoarivo.

Le conseil du gouvernement, du 11 juillet, a confirmé le calendrier de la course à la magistrature suprême, en adoptant le décret de convocation des électeurs. Les dates du 9 novembre, pour le premier tour, et du 20 décembre, pour le second sont ainsi actées. Une partie de la classe politique n'en démord cependant pas et multiplie les sorties médiatiques pour torpiller la crédibilité du processus électoral.

La dernière en date est une déclaration conjointe signée par les entités d'opposition ayant rencontré les évaluateurs du Conseil consultatif électoral de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Un texte publié, mercredi. Ces formations politiques persistent et signent que les conditions ne seraient pas réunies pour tenir une élection présidentielle acceptée de tous et avec une issue apaisée.

La liste électorale, le budget électoral, ou encore, les restrictions imposées aux meetings politiques sont parmi les motifs de réserve vis-à-vis du scrutin évoqués dans cette déclaration conjointe. En réponse, Christian Ntsay déclare, "la démocratie a deux volets, respecter le choix de la majorité et écouter l'opinion de la minorité. Mais il n'est pas seulement question d'écouter l'opinion de la minorité. L'opinion la majorité compte également". à tenir compte du nombre d'élus, que ce soit au Parlement ou au niveau local, les signataires de l'acte publié mercredi sont largement minoritaires face aux tenants du pouvoir. Le Premier ministre rapporte aussi cette question de courant majoritaire et minoritaire à la population.

De prime abord, le chef du gouvernement est certain que la majorité des citoyens veulent que la présidentielle se tienne suivant le calendrier déjà fixé. Au sujet des restrictions à des lieux clos, pour les meetings politiques, il réplique en mettant en avant l'application de la loi. "Il y a des lois qui régissent le pays. Personne ne peut faire comme bon lui semble. Sans quoi, il s'agit de tentatives de trouble. Les tenants du pouvoir acceptent les critiques, mais l'opposition doit aussi faire de même. Ce qui n'est pas le cas. Nous sommes dans une démocratie. Choisir celui qui dirigera le pays par le biais d'une élection est l'expression par excellence de la démocratie. Certes, écoutons l'opinion de la minorité, mais acceptons celle de la majorité. En tant que chef du gouvernement, l'appel que je lance est, allons vers l'élection", conclut Christian Ntsay.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.