Afrique de l'Ouest: Niger - Dakar favorable à une intervention militaire sous la banière de la CEDEAO (ministre)

Dakar — La ministre des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, a déclaré jeudi que les « soldats sénégalais participeront à une intervention militaire au Niger », si la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) entérine cette décision.

« Oui, le Sénégal participera à une intervention militaire au Niger dans le cadre de la CEDEAO », a affirmé la cheffe de la diplomatie sénégalaise.

La patronne de la diplomatie sénégalaise prenait part à la rencontre dénommée « Le gouvernement face à la presse », aux côtés du porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, et de la ministre en charge des Sénégalais de l'extérieur, Annette Seck Ndiaye.

« Nos soldats doivent y aller [au Niger] pour deux raisons », a argumenté la ministre des Affaires étrangères.

« La première obéit au principe qu'il faille arrêter les changements anticonstitutionnels de régime. La deuxième raison est que le Sénégal est partie prenante de la CEDEAO, organisation sous régionale dans laquelle sa signature compte », a justifié Aissata Tall Sall.

Le président nigérien démocratiquement élu en 2021, Mohamed Bazoum, et certains de ses anciens ministres sont retenus depuis le coup d'État perpétré le 26 juillet dernier par des putschistes conduits par le général Abdourahmane Tchiani, qui dirige désormais le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

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Dimanche, lors d'un sommet « spécial » organisé à Abuja (Nigéria) sur la situation au Niger, la CEDEAO a fixé à la junte un ultimatum d'une semaine pour un « retour complet à l'ordre constitutionnel ». L'organisation sous-régionale dit ne pas exclure « une intervention militaire » pour arriver à cet objectif.

Mercredi, les chefs d'état-major des pays membres se sont encore réunis à Abuja pour discuter de cette éventualité.

Le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, ainsi que l'Algérie ont fait part de leur opposition à une opération militaire. Ouagadougou et Bamako sont allés jusqu'à assimiler toute attaque contre le Niger à « une déclaration de guerre ».

Le Sénégal attend la décision définitive de la CEDEAO, a précisé Aissaita Tall Sall, ajoutant que le délai d'une semaine donné à la junte nigérienne pour un retour constitutionnel « court toujours ».

« La CEDEAO veut dire stop à ce coup d'État de trop », et « en cas d'intervention militaire de l'organisation sous-régionale, les militaires sénégalais vont y prendront part », a insisté la patronne de la diplomatie sénégalaise.

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