Ile Maurice: Météo - Un hiver...chaud

Cette année, les températures ne sont pas aussi froides que lors des hivers précédents. C'est le constat qu'émettent des habitants de diverses régions. Certains sont même obligés d'utiliser le climatiseur ou le ventilateur par moments.

La saison hivernale à Maurice s'étend de mai à octobre, avec des températures normalement plus fraîches pendant les mois de juin à septembre. Les mois de mai et d'octobre sont généralement considérés comme des périodes de transition, selon les prévisions saisonnières de l'hiver 2023. Mais qu'en est-il cette fois ?

Selon les dernières données publiées fin juillet par Statistics Mauritius, en 2022, le mois d'août a été le plus frais, avec une température moyenne minimale de 16,6 degrés Celsius (°C). Nous avons demandé des données comparatives sur les températures et nous attendons une réponse de la station météorologique de Vacoas. En attendant, celleci affirme que durant les trois derniers mois, on a enregistré des températures inférieures à la m o y e n n e pendant six à sept jours, et la plupart du temps, elles étaient en dessous de la normale. La température hivernale moyenne est habituellement de 20,4 °C

Ce phénomène inhabituel de cet hiver n'est pas spécifique à Maurice et est encore plus prononcé ailleurs, explique Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe. Des anomalies de température sont également observées dans l'hémisphère sud. Par exemple, le Chili et l'Argentine ont connu des vagues de chaleur en juillet, avec des températures atteignant plus de 38 °C dans certains endroits, alors que c'est normalement la saison hivernale.

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Vassen Kauppaymuthoo explique que ce phénomène est lié au réchauffement de la masse océanique et au changement climatique causé par les activités humaines et l'utilisation des combustibles fossiles. De plus, «des températures vraiment exceptionnelles ont été enregistrées sur toute la planète (voir horstexte). Cela est lié à l'accélération du changement climatique, qui n'est pas linéaire mais exponentiel. Ainsi, plus le temps passe, plus le changement climatique s'accélère.» C'est ce qui explique, entre autres, les inondations à Beijing, les feux de forêt au Canada et la canicule aux États-Unis. «Tout l'hémisphère nord est en ébullition.»

Les océans se réchauffent également à une vitesse alarmante. «Les océans ont absorbé entre 80 % et 90 % de la chaleur générée par le changement climatique et sont saturés. À Maurice en hiver, nous constatons que notre situation n'est pas encore aussi grave qu'en Argentine, mais la température de l'eau est au-dessus de la normale en raison du changement climatique.

Des températures plus élevées que la normale sont donc enregistrées.» Outre ces deux facteurs, Vassen Kauppaymuthoo explique que deux autres phénomènes combinés contribuent à un réchauffement, bien que de manière beaucoup moins significative. «Le premier est l'activité solaire très intense et le volcan Tonga, qui a éjecté une grande quantité de poussière dans l'atmosphère. L'atmosphère est saturée en eau, emprisonnant la chaleur et entraînant un réchauffement plus important.»

Ce qui est particulièrement dangereux et préoccupant, affirme notre interlocuteur, c'est le «feedback loop» (boucle de rétroaction) où, par exemple, les feux de forêts deviennent plus fréquents et émettent davantage de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ce qui entraîne une accélération du réchauffement climatique et, à son tour, des feux de forêts plus fréquents. Cela crée un cercle vicieux.

Ce climat hivernal plus chaud à Maurice préfigure, selon l'ingénieur en environnement, une période de sécheresse très longue, de fortes pluies torrentielles et des cyclones. La force des cyclones est liée à la chaleur et à l'énergie accumulées dans les océans, qui sont saturés en énergie et en chaleur en raison du réchauffement climatique.

«Cela est lié à l'accélération du changement climatique, qui n'est pas linéaire mais exponentiel. Ainsi, plus le temps passe, plus le changement climatique s'accélère.»

L'ère d'ébullition...

Le mois de juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, déclare que le monde entre désormais dans une ère d'ébullition. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la fonte des glaces et des glaciers et l'augmentation du niveau de la mer pourraient aggraver les perturbations socio-économiques. Préoccupé par l'état actuel du changement climatique, le secrétaire général estime que ces phénomènes marquent le début d'une crise plus importante.

Des chaleurs insupportables, une qualité de l'air irrespirable, entre autres, sont attribuables à l'inaction en matière de climat. António Guterres souligne que ce sont les activités humaines qui sont responsables de la crise climatique actuelle. Rappelons que l'OMM avait tiré la sonnette d'alarme en mai sur le fait que le seuil de 1,5 °C serait temporairement atteint de plus en plus fréquemment. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, lors de la COP27, il a été décidé que les parties devaient revoir leurs objectifs pour 2030 afin de s'aligner sur l'objectif de température de l'Accord de Paris d'ici la fin de 2023.

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