Burkina Faso: La radio Omega suspendue après une interview d'opposants aux putschistes nigériens

Le gouvernement burkinabé a suspendu la diffusion des programmes de radio Omega jusqu'à nouvel ordre. Cette suspension est due à la diffusion d'un entretien d'Ousmane Abdoul Moumouni, le porte-parole du Conseil de la résistance pour la République, un mouvement mis en place au Niger par l'ex-ministre Rhissa Ag Boula dont l'objectif est de rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.

En choisissant de diffuser une interview d'Ousmane Abdoul Moumouni, le porte-parole du Conseilde la résistance pour la République (CRR) au Niger, Radio Oméga prend des libertés « inacceptables avec l'éthique et la déontologie de la profession de journaliste et renie sa responsabilité en tant que média », selon le porte-parole du gouvernement burkinabè.

Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo estime que l'entretien était émaillé de « propos injurieux » à l'encontre des nouvelles autorités nigériennes. Il revient notamment sur la mention par l'invité de l'utilisation de « tous les moyens » pour restaurer la démocratie au Niger. Une déclaration qui s'apparente selon le gouvernement burkinabé à « une stratégie du chaos contre l'État et le peuple nigérien ».

« Voilà à quel genre de personnage Radio Oméga a fait le choix de donner la parole pour porter la vision et les projets funestes d'une organisation qui n'a rien à envier aux mouvements terroristes qui écument le Sahel », souligne le communiqué.

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« Une décision illégale et arbitraire »

Selon Jean-Emmanuel Ouedraogo, le Conseil de la résistance pour la République entend « servir de cheval de Troie pour une attaque lâche et barbare contre le peuple frère du Niger ». Il conclut en expliquant que le gouvernement burkinabé entend rester ferme contre toute forme d'apologie de la violence contre les peuples en lutte pour leur liberté et leur souveraineté.

Une décision immédiatement dénoncée par Reporters sans frontières qui évoque « une décision illégale et arbitraire », « une violation du droit et de la liberté d'informer » et « un très mauvais signal que le gouvernement envoie aux médias locaux ». « Jusqu'à preuve du contraire, il existe un Conseil supérieur de la communication au Burkina Faso qui, aux yeux de la loi, détient les prérogatives d'auditionner un média, de le mettre en demeure ou de le suspendre sur la base d'avis motivé. Mais en l'espèce, la décision vient directement du gouvernement », détaille à RFI Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de l'organisation.

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