Niger: La Cédéao active sa force militaire en attente

Les troupes internationales soutenant l'Accord occidental 16 de l'armée américaine en Afrique hissent leurs drapeaux lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice, le 2 mai 2016 au Camp Zagre, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le drapeau de la CEDEAO est au centre de la photo. (archives)

La Cédéao a ordonné jeudi le déploiement de sa force en attente pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, à l'issue d'un sommet à Abuja.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont ordonné le jeudi (10.08.2023), le déploiement de la force en attente de l'organisation régionale pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d'un sommet à Abuja.

L'organisation a ordonné "le déploiement de la force en attente pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Omar Touray, à l'issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger.

Le président du Nigeria, Bola Tinubu, à la tête de la Cédéao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer "parvenir à une résolution pacifique".

"Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place", a-t-il ajouté.

"Tout dépend d'eux"

Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet, "que la Cédéao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau" lorsque l'ordre constitutionnel était menacé. Aujourd'hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cedeao ne peut l'accepter", a-t-il ajouté. "Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n'y aura pas d'intervention militaire, tout dépend d'eux", a martelé M. Ouattara.

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Outre le président Bola Tinubu du Nigeria, ce sommet a vu la participation, notamment de Umaro Sissoco de la Guinée Bissau, Alassane Ouattara de la Cote d'Ivoire, Nana Akufo-Ado du Ghana, Macky Sall du Sénégal, Patrice Talon du Bénin mais aussi le mauritanien Mohamed Ould Ghazouani ou le burundais Evariste Ndayishimiye.

Le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, était lui, représenté par son ministre des Affaires Étrangères, Massoudou Hassoumi.

La France a de son côté apporté "son plein soutien à l'ensemble des conclusions" de la Cédéao et réitéré "sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du Président (Mohamed) Bazoum et de sa famille".

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a lui déclaré que les Etats-Unis soutiennent "le leadership et le travail de la Cédéao pour le retour à l'ordre constitutionnel".

La menace d'un recours à la force avait été brandie la première fois le 30 juillet lors d'un précédent sommet de la Cédéao. Un ultimatum de sept jours avait été donné aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d'intervention armée.

Mais, rien ne s'est passé à l'expiration de cet ultimatum le dimanche (08.08.2023).

Inquiétudes sur la santé de Mohamed Bazoum

La Cédéao a aussi condamné la "détention illégale" du président Mohamed Bazoum, des membres de sa famille et de son gouvernement.

Elle a dénoncé les conditions dans lesquelles ils sont retenus et tient le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), "pour seul responsable de son intégrité physique".

L'UE a elle aussi exprimé ce vendredi sa "profonde inquiétude" face à "la détérioration des conditions de détention" du président Mohamed Bazoum et réclamé de nouveau sa libération "immédiate et sans condition".

Le président Bazoum et sa famille "seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours. Il a consacré sa vie à oeuvrer pour améliorer le quotidien des Nigériens, rien ne permet de justifier un tel traitement", a indiqué le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

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