Afrique: «L'Afrique peut renforcer sa position dans les chaînes d'approvisionnement mondiales», écrit l'ONU

L'Afrique a le potentiel pour développer des chaînes d'approvisionnements mondiales dans le domaine des technologies : c'est ce qu'affirme la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans un rapport paru le 16 août 2023.

Plusieurs domaines sont concernés, selon la Cnuced : l'automobile, les énergies renouvelables, la santé, ou bien, la téléphonie. Ainsi, alors que le marché des télécoms se développe en effet de manière très importante sur le continent depuis plus de 20 ans, l'Afrique ne doit pas rester un simple exportateur des matières premières nécessaires à la fabrication des téléphones portables, estime cet organe de l'Assemblée générale de l'ONU.

« L'abondance en minéraux et métaux essentiels en Afrique, comme l'aluminium, le cobalt, le cuivre, le lithium et le manganèse, composants vitaux pour les industries à forte intensité technologique, fait du continent une destination attrayante pour les secteurs manufacturiers, affirme le Cnuced dans une synthèse. Ce qui est opportun alors que les récents bouleversements causés par les turbulences commerciales, les événements géopolitiques et une conjoncture incertaine obligent les fabricants à diversifier leurs sites de production ».

Si quelques marques africaines ont tenté et tentent toujours de se faire une place aux côtés des géants comme Transsion ou Samsung, tous les composants de leurs téléphones sont néanmoins importés sur le continent pour y être assemblés.

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Pourtant, la Cnuced l'explique : la République démocratique du Congo (RDC) notamment, grâce à son cobalt, son nickel ou son manganèse, pourrait développer une chaîne d'approvisionnement régionale, aidée par ses voisins et la mise en place d'une zone de libre-échange continentale. L'ONU assure même qu'une usine de composants électroniques en RDC coûterait trois fois moins cher qu'aux États-Unis.

« C'est le moment pour l'Afrique de renforcer sa position dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, alors que les efforts de diversification se poursuivent », lance ainsi Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Cnuced.

Mais pour cela, beaucoup reste évidemment à faire. Le rapport préconise par exemple l'adoption de lois qui garantissent des conditions de travail décentes, la mise en place de formations, et des investissements dans des centres de recherches.

« Les pays africains devraient également obtenir de meilleurs contrats miniers et licences d'exploration pour les métaux utilisés dans les produits de haute technologie et les chaînes d'approvisionnement. Cela renforcerait les industries nationales, en permettant aux entreprises locales de concevoir, d'acheter, de fabriquer et de fournir les composants nécessaires », conclut la Cnuced.

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