Niger: Le nouveau Gouverneur de Zinder envisage d'arrêter les journalistes en cas de «fausses informations»

Au Niger, le travail des journalistes est devenu plus difficile, depuis le coup d'État. Selon Reporters sans frontières, certains subissent des intimidations, des pressions et craignent même pour leur sécurité. Ce tableau pourrait bien encore se noircir après les propos, tenus, le 18 août, par le nouveau gouverneur de la région de Zinder, un militaire, nommé par la junte et qui ont fait beaucoup réagir.

Le nouveau gouverneur de la région de Zinder a envisagé, vendredi, la détention des journalistes qui diffuseraient une fausse information ou une nouvelle, incitant la population à la désobéissance ou à la violence. Selon une personne sur place, il visait les médias publics et privés nigériens mais surtout les médias internationaux.

C'est lors d'une rencontre avec les responsables des médias et des organisations de la société civile que le colonel Issoufou Labo a tenu ces propos, vécus comme une menace par certaines personnes présentes. Il s'agit d'un mauvais signal envoyé à la profession et qui va à l'encontre des promesses de la junte, selon le journaliste Aboubakar Maman Umaru : « Je rappelle au gouverneur que le CNSP, dans sa première déclaration, a dit que le Niger respecterait les accords signés avec le reste du monde. Parmi eux, figure la déclaration de Munich, un texte qui définit la liberté ainsi que les droits du journalisme et des journalistes eux-mêmes. »

Abdoukarim Keita, directeur de radio Shukura estime, lui, que plus de transparence de la part des autorités pourrait aussi éviter une telle situation : « La raison pour laquelle les gens racontent des histoires qui ne sont conformes à la réalité, c'est que les autorités n'acceptent pas la proximité avec les journalistes. Les gouverneurs d'État devraient travailler avec les journalistes. Cela nous inciterait à annoncer des bonnes nouvelles. » Tamar Habari, correspondante de Voice of America est moins inquiète : « Les journalistes doivent suivre les règles. Tant que vous faites votre travail correctement et que vous ne mentez pas, vous ne risquez aucun problème. »

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Mais la notion d'informations pouvant inciter la population à la désobéissance ou à la violence reste pour le moment très vague et c'est bien ce qui préoccupe les journalistes.

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