Somalie: Le président veut éradiquer les shebabs en cinq mois

Le président somalien veut éliminer presque totalement les islamistes shebabs du pays au cours des cinq prochains mois, ou du moins selon lui, les réduire à quelques zones isolées qui « ne poseront pas de problèmes ». Hassan Cheikh Mohamoud l'a affirmé lors d'une session de discussions, jeudi 17 août.

Le président avait déclaré en septembre 2022 « une guerre totale » à l'encontre des shebabs et lancé une offensive militaire, appuyé par l'Atmis - la mission de l'Union africaine en Somalie - et surtout le soutien de plusieurs milices claniques. La deuxième phase de cette offensive doit débuter dans les prochains jours, rapporte notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard. Mais tout n'est pas joué selon Samira Gaid, analyste, spécialiste des questions de sécurité dans la région.

« Avoir comme calendrier d'éliminer les shebabs en cinq mois, dit-elle, cela me paraît très serré. D'après ce que j'en ai compris, les offensives militaires actuelles sont concentrées dans le centre de la Somalie. Donc l'élimination ou l'affaiblissement des shebabs dans le centre du pays, cela me semble être un objectif réaliste et possible oui, mais pour l'ensemble du pays cela risque d'être trop court. »

La première phase de l'offensive a permis d'apporter quelques succès estime l'analyste: « En premier lieu, le gouvernement somalien, en collaboration avec les miliciens locaux et les États fédéraux, est parvenu à prendre en main cette guerre. Ce qui a changé la façon dont elle est perçue: elle n'apparait plus dirigée par des forces extérieures ou par les troupes de l'Atmis, la Somalie se l'est appropriée. »

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Conserver les villes libérées

Cette première phase a aussi permis de libérer un certain nombre de villes, de régions ou d'en reprendre qui avaient été occupées par les shebabs. Le défi maintenant pour le gouvernement somalien va être d'étendre cette offensive tout en maintenant ces gains.

« Car lancer de nouvelles opérations militaires implique de déployer plus de soldats dans d'autres localités, mais les villes libérées précédemment doivent être conservées et défendues. Pour moi, tout le défi est là, si ce n'est pas dans l'immédiat, ce le sera dans un futur proche », conclut Samira Gaid.

Alors que les troupes de l'Atmis ont commencé à se retirer du pays, les shebabs continuent de mener des attentats sanglants. Une réponse à l'offensive militaire du gouvernement. Le 26 mai dernier, ils ont notamment attaqué une base tenue par des soldats ougandais de l'Atmis tuant au moins 54 soldats.

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