Afrique: Sommet des Brics - Une vingtaine de pays prêts à rejoindre le groupe

L'Afrique du Sud accueille le sommet des Brics, (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), du 22 au 24 août, sur le thème " Les Brics et l'Afrique : un partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif". L'accent sera mis sur l'utilisation accrue des monnaies locales dans le commerce mondial entre les pays membres, aspirant à un nouvel ordre mondial. Une vingtaine de pays seraient prêts à rejoindre ces pays émergents.

Un groupe hétéroclite de candidats potentiels ont un désir commun : rebattre les cartes d'un ordre mondial qui, selon plusieurs pays, joue en leur défaveur. La liste des griefs est longue : pratiques commerciales abusives, régimes de sanctions punitives, négligence des besoins de développement des nations les plus pauvres, domination de l'Occident riche sur les organismes internationaux comme les Nations unies, le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale.

Dans un contexte d'insatisfaction généralisée à l'égard de l'ordre mondial, la promesse des Brics de faire du groupe le grand défenseur du "Sud global" a reçu un accueil favorable depuis sa création. Plus de 40 pays ont exprimé leur intérêt à rejoindre les Brics, selon des responsables d'Afrique du Sud. Parmi ces pays, près d'une vingtaine ont fait une demande d'admission officielle. "Le besoin objectif d'un groupe comme les Brics n'a jamais été aussi grand", a déclaré l'ancien ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, Rob Davies.

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"Les organismes multilatéraux ne sont pas des lieux où nous pouvons aller et obtenir des résultats équitables et inclusifs", a déploré Rob Davies. Bien qu' abritant quelque 40% de la population mondiale et un quart du PIB mondial, les ambitions du bloc de devenir un acteur politique et économique mondial ont longtemps été contrariées par des divisions internes et un manque de vision cohérente. Les économies autrefois florissantes de ses membres, notamment celle de la Chine, ralentissent. La Russie, membre fondateur, est quant à elle confrontée à l'isolement en raison de la guerre en Ukraine. Vladimir Poutine, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre présumés, ne se rendra pas à Johannesburg, mais y participera virtuellement.

Mécontentement des pays en développement

Bien que les Brics n'aient pas divulgué la liste complète des candidats à l'élargissement, un certain nombre de gouvernements ont fait part de leur intérêt. C'est le cas de l'Iran et du Venezuela, sous le coup de sanctions, cherchent à réduire leur isolement et espèrent que le bloc pourra soulager leurs économies paralysées. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis voient dans les Brics un moyen de jouer un rôle plus important au sein des instances mondiales. L'Éthiopie et le Nigeria sont attirés par l'engagement du bloc en faveur de réformes aux Nations unies qui donneraient plus de poids au continent africain. D'autres souhaitent des changements au sein de l'Organisation mondiale du commerce, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

Alors qu'ils cherchent à devenir un contrepoids à l'Occident, dans le contexte des tensions entre la Chine et les États-Unis et des retombées de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'augmentation du nombre de leurs membres pourrait donner plus de poids au bloc et à son message de réforme mondiale. La réalisation la plus concrète du bloc, la Nouvelle banque de développement, ou "banque de développement Brics", a vu le rythme déjà lent de ses prêts entravé par les sanctions contre la Russie, membre fondateur.

Les petits pays qui espèrent un coup de pouce économique à la suite de leur adhésion pourraient s'inspirer de l'expérience de l'Afrique du Sud, dont les échanges commerciaux avec les Brics ont augmenté régulièrement depuis son adhésion. A Johannesburg, le groupe cherchera à trouver une monnaie qui ne serait pas affectée par l'imposition unilatérale de sanctions dans ses échanges avec d'autres partenaires. Ainsi réduire la prédominance du dollar dans toutes les questions commerciales. Le modèle à trouver devrait permettre de réduire les dommages économiques, en particulier pour les économies les plus fragiles.

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