Afrique: A la frontière avec le Niger, l'insécurité et les kidnappings sont un véritable fléau

La porte du palais du sultan de Sokoto, vue de l'intérieur.

Ni la fermeture de la frontière de 1500 km qui sépare le Niger du Nigeria, ni les sanctions imposées par la Cédéao n'ont permis de stopper totalement les échanges entre les deux pays. Et pour cause : cette ligne de démarcation est incroyablement poreuse. Une situation qui pèse sur la sécurité de ces régions, confrontées à la prolifération des armes légères et de petits calibres et à l'activité soutenue des gangs armés surnommés « bandits ».

Plus de 80 postes frontières officiels sont disséminés le long de la frontière entre le Nigeria et le Niger. Mais les passages illégaux sont beaucoup plus nombreux, rappelle le Sarkin Yaki, Alh Sani Umar Jabbi - un chef traditionnel, membre du conseil du Sultan de Sokoto : « La frontière est extrêmement poreuse. Il y a plus de 1 000 passages illégaux qui permettent à des personnes non identifiées de circuler. Les agents des douanes sont en sous-effectif et les terroristes en profitent pour passer du Niger, au Nigeria. Il y a aussi énormément de trafic d'armes à travers la frontière. »

Comme Katsina, Zamfara et Kaduna, Sokoto est en proie aux activités des bandits, qui contrôlent de larges pans de territoire dans le nord-ouest du Nigeria.

Il y a deux ans et demi, Muhammad Abubakar s'est engagé dans un groupe d'autodéfense local : « Les bandits kidnappent les gens dans les villages, parfois, il y a des raids, en pleine nuit. Ils attaquent les communautés et tirent sur tout ce qui bouge. Ils emmènent les animaux, et bien sûr les habitants, qu'ils emportent dans la forêt, avant de les échanger contre une rançon. »

Les kidnappings sont un véritable fléau. Aliyu a été enlevé en pleine nuit, dans sa maison de la ville frontière d'Illela. « Ils nous ont emmenés très loin, peut-être à 40 km d'ici, dans le camp où ils gardaient leurs prisonniers. Nous sommes arrivés un week-end, nous étions cinq, et le mercredi suivant, nous étions déjà neuf otages. Les bandits nous ont échangé contre des rançons de minimum 1 million de nairas (1 500 euros) chacun », raconte Aliyu.

Toute dégradation de la situation sécuritaire au Niger pourrait avoir des conséquences dans ces régions frontalières, que l'armée nigériane peine toujours à sécuriser.

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