Gabon: Élections - Un journaliste affirme avoir enregistré «par inadvertance» deux membres de l'opposition

Jour de vote a Libreville (photo d'archives)

Au Gabon, un journaliste travaillant notamment pour l'Agence France Presse (AFP) a indiqué avoir enregistré « par inadvertance » une discussion présumée entre deux leaders de l'opposition politique, Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, ce dernier étant candidat à la présidentielle du 26 août 2023. Ces enregistrements auraient ensuite été diffusés sur Internet en début de semaine, provoquant une polémique à quelques jours des élections générales dans le pays.

Au Gabon, des enregistrements audios présumés ont été diffusés sur Internet en début de semaine, dans lesquels deux des principaux opposants auraient des conversations évoquant notamment leur stratégie. Un journaliste travaillant notamment pour l'Agence France Presse (AFP) a révélé être l'auteur des enregistrements. Dans une vidéo postée en ligne, Joël Tatou affirme en effet avoir enregistré la séquence « par inadvertance ».

La scène daterait du 17 août, au siège du parti Réagir, où la plate-forme Alternance 2023 négociait en vue de la présidentielle. Dans cette conversation, les opposants Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, discutent donc de leur stratégie, des alliances à l'étranger, d'un rapport de force avec le pouvoir ou encore d'équilibres ethniques.

Envoyé par l'AFP, mais travaillant aussi pour d'autres médias, notamment gabonais, Joël Tatou affirme avoir enregistré la séquence par erreur en laissant sa caméra allumée dans la salle où se réunissaient les deux hommes. Il ajoute avoir ensuite envoyé la séquence à des confrères. Mais elle se serait retrouvée en ligne plus tard.

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Le procureur a ouvert une enquête

« Les journalistes n'ont jamais été installés dans cette salle. Nous connaissons bien ce type de manipulation », affirme un opposant.

Toujours est-il que le procureur a ouvert une enquête et parle de propos « graves qui laissent présager une atteinte à la sûreté de l'État ».

Mercredi, Alternance 2023 a répété que cette conversation n'avait jamais eu lieu, qu'il s'agissait d'un « fake » généré par une intelligence artificielle et « servait à justifier » des investigations. Pour la coalition, cette affaire « laisse planer un coup de force du pouvoir ».

L'AFP, elle, a reconnu que Joël Tatou était bien pigiste. Elle a précisé ne pas être en mesure de vérifier l'intégrité de l'enregistrement et ne pas l'avoir diffusé pour des raisons déontologiques.

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