Sénégal: Kaolack - L'occupation anarchique de la voie publique et les eaux stagnantes inquiètent les populations, la municipalité rassure

Kaolack — Les populations de la commune de Kaolack sont fortement préoccupées par l'occupation anarchique de la voie publique dans presque tous les axes de la ville ainsi que les eaux stagnantes, entre autres problèmes qui ne facilitent nullement la mobilité des personnes et des automobilistes.

Ici, circuler normalement s'avère un véritable parcours de combattant, les camions porteurs et autres automobilistes occupant, de manière irrégulière voire anarchique, le long des différents axes routiers, au grand dam des populations qui, pour rallier une zone à une autre, sont obligées d'user de toutes sortes de subterfuges.

Sur l'avenue Diogoye-Basile-Senghor, par exemple, un axe routier situé sur la route nationale numéro 1, sur plusieurs kilomètres, des camions en partance pour les régions du sud, de l'est ou du sud-est et même pour les pays limitrophes, ou l'inverse, ont fini d'y ériger leurs propres "aires de repos", occupant ainsi illégalement la voie publique, parce que se garant aux abords de la route où le trafic est pourtant très dense.

"Après plusieurs kilomètres de routes, nous sommes obligés de nous reposer ici. Et puisqu'il n'y a aucun espace prévu pour ça, nous cherchons une zone libre pour y garer", a tenté de justifier un jeune chauffeur de camion, Mbaye Guèye qui voulait garer son véhicule entre le bureau régional de l'Agence de presse sénégalaise (APS) de Kaolack et le siège local du Programme alimentaire mondial (PAM), au quartier Bongré, a été sommé, difficilement, d'enlever son gros porteur de ces lieux.

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Ayant fini d'obtempérer, il a finalement décidé d'aller garer son véhicule entre le Collège d'enseignement moyen (CEM) Moustapha Ndiaye et le lycée Ibrahima Diouf. Une stratégie qui n'arrange pas les piétons puisqu'avec le canal à ciel ouvert qui longe cet axe routier, avec les flaques d'eau visibles un peu partout, il est difficile de circuler comme on le souhaite.

Même à quelques encablures de la Brigade routière de la Gendarmerie nationale, les camions sont garés sur les deux voies de la route nationale, motocyclistes, automobilistes et piétons sont obligés de partager le reste de la voie publique, avec tous les risques qu'une telle situation peut comporter.

Le décor est presque le même partout dans la commune, particulièrement au marché central, à la gare routière dit "Garage Nioro", l'occupation anarchique est jugée "alarmante" par les populations. Des cantines, des gargotes et autres commerçants font leur loi avec une occupation irrégulière de cette voie.

"Si la municipalité n'a pas les moyens de désengorger la ville, elle n'a qu'à demander l'appui de l'Etat. Mais vouloir nous laisser à nous-mêmes, incapables que nous sommes de prendre en charge cette question, c'est nous vraiment nous empêcher délibérément de vivre dans la quiétude", s'est alarmé Pape Malick Dieng, un septuagénaire qui vit au quartier Les abattoirs de Ndangane, non loin du stade Lamine-Guèye.

Pourtant, le mercredi 10 mai dernier, la municipalité de Kaolack avait annoncé avoir mis en place un programme quinquennal pour corriger l'occupation anarchique de la voie publique.

"On ne peut pas commencer avec ce programme, [sur] tous les axes concernés au même moment. Mais on a essayé de prioriser au maximum. Il y a un mois et demi, nous avons lancé la deuxième phase de la campagne de l'éclairage public. Il y a deux semaines, on a lancé la campagne d'assainissement, mais après l'hivernage, on va lancer la campagne de désencombrement de la ville", avait promis le secrétaire général de la mairie.

Selon Mbaye Ngom, puisque c'est de lui qu'il s'agit, occupant, à l'époque, le poste d'adjoint au maire en charge de la logistique, de la maintenance, de l'éclairage, des grands travaux et de la voirie, une "cartographie claire" sera faite pour lancer une "campagne ciblée", qui devrait permettre de réussir cette opération de désencombrement de la ville dont l'occupation anarchique est en train de ternir l'image de cette localité.

"Cette année, nous voulons avoir moins de flaques d'eau que l'année dernière et ne pas avoir de sinistrés et autres dégâts causés par les eaux de pluie", avait-il rassuré.

Le ministre chargé de la Prévention et de la Gestion des inondations, Issakha Diop, a pris des engagements pour accompagner les efforts des autorités municipales de Kaolack, a-t-il ajouté, lors d'un point de presse au terme d'une réunion du conseil municipal qui, pour l'exercice 2022-2023, a voté un budget de sept milliards de francs CFA.

"L'année dernière, nous avons connu une réussite sur la gestion des inondations, puisqu'il n'y avait pas eu de dégâts causés par les eaux de pluie, même s'il y avait quelques flaques d'eau. Cette année, nous avons anticipé avec un programme qui nous a permis de pouvoir décanter certaines situations en cas de pluies", avait assuré M. Ngom.

La réalité est tout autre sur le terrain, malgré les efforts de la commission assainissement et nettoiement du Conseil municipal de la capitale du Saloum, qui est en train de déployer d'énormes moyens pour soulager les populations impactées par les eaux de pluies.

C'est d'ailleurs, dans cette optique qu'une opération de curage des canaux à ciel ouvert a été menée avant l'installation de l'hivernage. Et grâce au Programme d'appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN), les travaux d'assainissement sont en cours.

La fermeture de ces canaux à ciel ouvert est même envisagée avec la pose, dans les prochains jours, de la première dalle, nous informe-t-on du côté de la municipalité de Kaolack.

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