Afrique: Prigojine mort, quel avenir pour Wagner en Afrique ?

Pour certains experts, le Kremlin va désormais contrôler directement les activités du groupe paramilitaire en Afrique.

Le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, mort dans le crash d'un avion en Russie suscite des questions sur l'avenir de son groupe en Afrique.

Depuis quelques années, le groupe Wagner fondé en 2014 est engagé dans plusieurs notamment la Centrafrique, le Mali, la Libye, le Soudan et peut être au Burkina Faso.

Les mercenaires de Wagner sont engagés dans la lutte contre des groupes armés mais servent aussi en à assurer la sécurité de certains chefs d'Etat en échange de ressources minières.

Pour Tatiana Smirnova, chercheuse à l'Université de Sherbrooke au Canada, "dans l'immédiat, rien ne devrait changer, notamment en Centrafrique où les intérêts économiques sont importants. C'est important de garder le groupe dans les différents pays pour des raisons géopolitiques", dit l'experte.

Reprise en main par le Kremlin

Pour Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe et expert en géopolitique, la mort du chef du groupe Wagner marque la fin de cette organisation et la naissance probable d'un nouveau groupe, directement rattaché au ministère russe de la Défense.

"Les activités vont continuer sous une autre forme, sous une autre appelation. Il y a un intérêt particulier à ce que le Kremlin finance les activités de Wagner à travers une nouvelle organisation qui a été déjà crééé et qui recrute déjà. Il y a une reprise directe des activités de Wagner par le Kremlin avec une direction plus verticale et plus assumée. Wagner a disparu avec la mort de son chef. Des combattants du groupe quittent le Bélarus en direction de l'Afrique où ils espèrent être recrutés", dit Emmanuel Dupuy.

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Avec ou sans Wagner, "la Russie veut conserver ses intérêts économiques et sécuritaires en Afrique, c'est un objectif prioritaire", estime Rama Yade, directrice Afrique du groupe de réflexion américain Atlantic Council.

Selon les Etats-unis, l'État malien verserait à la société Wagner environ 10 millions d'euros par mois en échange de la présence des hommes de Wagner sur le terrain. Wagner compterait environ 1 500 hommes au Mali.

En Libye, les hommes du groupe paramilitaire sont au service du maréchal Khalifa Haftar.

Parmi les dernières images d'Evguéni Prigojine vivant figurent celles diffusées lundi où, en tenue de camouflage avec un fusil d'assaut, il disait se trouver en Afrique et travailler à la grandeur de la Russie. C'étaient sa première apparition face caméra depuis son éphémère rébellion contre le Kremlin en juin.

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