Ile Maurice: Faute de place retour sur le Mauritius Trochetia - Un couple d'Agaléens doit choisir qui des deux repart en septembre

Joanita Marie est une Agaléenne trentenaire, mariée et mère de trois enfants. Depuis février dernier, elle est à Maurice car elle souffrait d'une hernie ombilicale et a dû subir une chirurgie assez lourde. Si l'opération a réussi, elle est dans la tourmente. La raison est un manque de place à bord du Mauritius Trochetia qui part pour Agaléga le 9 septembre. L'Outer Islands Development Corporation (OIDC) lui a fait comprendre qu'elle et son mari, qui l'avait rejointe à Maurice avec deux de leurs enfants, doivent décider qui des deux partira avec les enfants début septembre et qui restera jusqu'au prochain départ du bateau pour Agaléga en décembre. Une décision difficile à prendre car cela va chambouler leur vie.

Au cours d'une conversation téléphonique, Joanita Marie a fait part de son déchirement quant à ce choix. «Cette mauvaise nouvelle me rend malade.» Elle explique qu'elle ne pourra rester à Maurice jusqu'à décembre avec ses deux enfants car ces derniers, qui sont scolarisés, ont déjà raté trop de classes et auront alors un rattrapage scolaire trop important à faire. «Quand j'ai subi l'intervention chirurgicale en mars dernier, mon fils de neuf ans, qui était resté à Agaléga avec son père, son frère aîné et sa soeur, a eu un problème à l'oreille. Il avait des difficultés à entendre. Pour qu'il soit vu par un médecin à Maurice, son père a dû prendre le bateau avec notre fille de dix ans et les emmener à Maurice.»

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Les tests que l'enfant a subis à l'hôpital Ear, Nose and Throat ont confirmé que l'enfant avait un problème d'ouïe. «Son prochain rendez-vous médical à Maurice est pour mars 2024. Il a déjà passé six mois à Maurice et si nous restons jusqu'à décembre et que mon mari part seul en septembre, notre fils aura un trop important rattrapage scolaire à faire. Et si jamais je pars avec les deux enfants en septembre, comment mon mari sedébrouillera-t-il ici ? Et puis, que se passera-t-il avec son travail à Agaléga ?»

Et puis, en raison de sa convalescence, elle ne pourra s'occuper de ses deux enfants convenablement, sans l'aide de son mari. «Nous nous retrouvons sans notre fils aîné, resté à Agaléga car il doit prendre part aux examens du Primary School Achievement Certificate en septembre. Il aurait besoin de nous en cette période cruciale de sa vie. Nous ne voulons pas que cette situation affecte ses examens et ses études.»

Sans compter que le prolongement de son séjour à Maurice occasionnera des frais supplémentaires. «Je suis actuellement à Pointe-aux-Sables dans une maison où vivait ma mère. La vie à Maurice est chère. De plus, j'ai été privée d'une allocation médicale de Rs 4 000 que j'aurais dû recevoir, selon un communiqué émis par l'OIDC, car je suis venue en urgence pour une chirurgie sérieuse à Maurice. Quand j'ai fait la demande au niveau de l'OIDC, on m'a demandé d'écrire une lettre. Chose que j'ai faite mais je n'ai eu aucune réponse jusqu'ici. Si j'avais perçu cet argent, cela aurait allégé nos dépenses de vie à Maurice car seul mon mari travaille à Agaléga.»

Elle précise que le communiqué émis par l'OIDC stipule clairement qu'une allocation mensuelle de Rs 4 000 doit être versée aux Agaléennes qui viennent accoucher à Maurice ou à tout autre compatriote présentant une complication médicale sérieuse nécessitant une intervention chirurgicale, du moment que cette personne produit des preuves médicales à cet effet.

Nous avons sollicité l'OIDC par rapport au cas de Joanita Marie mais le préposé nous a référés au bureau du Premier ministre. Le Prime Minister's Office a déclaré avoir pris connaissance du cas et que notre demande a été envoyée au département concerné pour être traitée.

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