Sénégal: [Laissez-passer] Hair Lover (Aimons nos cheveux !)

30 Août 2023

C'est la série du moment. Produite par Kalista Sy Aka, notre Shonda Rhimes (réalisatrice, productrice et scénariste afro-américaine dont on doit les séries Grey Anatomy, la chronique des Bridgerton ou encore Scandal), « Hair Lover », qui compte déjà plus de 10 épisodes, est en top tendance sur YouTube.

Après « Maîtresse d'un homme marié », « Yaay 2.0 », Kalista Sy revient avec une nouvelle production qui décoiffe. Elle aborde, avec subtilité, nos rapports avec nos cheveux.

« Hair lover » ou l'amour qu'on a pour nos cheveux traite en filigrane d'un sujet d'actualité. À première vue, le titre peut intriguer et aurait découragé bien des impatients avec un scénario un peu « tiré par les cheveux ». Mais, il faut prendre son mal en patience, car comme pour la pousse de nos tifs, ça demande du temps.

Mais, « Hair lover » est avant tout une histoire d'acceptation de soi. Qu'ils soient frisés, crépus, défrisés, cassants, cette série nous rappelle que nos cheveux sont beaux et ont juste besoin d'un peu d'amour. Il n'est pas toujours nécessaire de les voiler à l'aide de perruques ou d'extensions. Il suffit juste d'en prendre soin et de montrer que vous les aimez.

Le chemin est encore long. Cependant, beaucoup de choses ont été faites dans ce sens, avec notamment le mouvement Nappy (contraction de »natural » et de »happy »). Il est apparu dans les pays anglo-saxons, il y a une plus d'une dizaine d'années. Le mouvement « Nappy Hair » consiste à ne pas contraindre sa nature de cheveux.

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Le problème du démêlage des cheveux crépus est celui de toutes les femmes noires. Dans les années 50 et 60, l'afro était tendance. Avec l'avènement du défrisage, le rapport des femmes avec l'afro s'est transformé en désamour dans les années 70.

Mais, avec le temps, les cheveux afro sont redevenus plus qu'une tendance. Toujours aussi rebelles, ils sont, aujourd'hui, portés sans pression. Une façon de les revendiquer fièrement et d'arrêter de les rendre lisses à l'image du modèle occidental.

Les cheveux ne sont plus des casse-têtes. Les produits pullulent sur le marché, de même que les salons spécialisés. Malgré ces pas en avant, l'acceptation reste encore un défi. Les tissages et perruques ont encore une bonne place dans le coeur des Sénégalaises. D'autres, plus radicales, optent pour la boule à zéro. Une façon de se départir des soins capillaires.

Toutefois, l'espoir est permis. Tout est dans l'éducation. Il faut apprendre aux petites filles à aimer leurs cheveux dès le bas âge. C'est important d'instaurer ce rapport de confiance et d'amour pour leur chevelure. Nos cheveux sont beaux et ont juste besoin d'un peu d'amour. Pour cela, pas besoin de prise de tête !

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