Afrique: Coup d'État au Gabon - Des condamnations internationales, peu de réactions africaines

Après le coup d'État au Gabon, les réactions internationales n'ont pas tardé à arriver. L'une des toutes premières est venue de la Chine, un partenaire très important du Gabon, qui a appelé à « garantir la sécurité » du président Ali Bongo. La première réaction africaine est venu de l'Union africaine (UA).

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) « condamne fermement la tentative de coup d'État » au Gabon, dénonçant « une violation flagrante » des principes de l'organisation continentale, dans un communiqué publié mercredi. Moussa Faki Mahamat « appelle l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République [Ali Bongo Ondimba], des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement ».

« Moussa Faki suit avec une grande inquiétude la situation en République gabonaise et condamne fermement la tentative de coup d'État [dans le] pays comme voie de solution de sa crise post-électorale actuelle », dit le communiqué de l'UA. « Il rappelle avec force qu'elle constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l'Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance ».

Une réaction rapide de la Chine

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Quelques heures seulement après l'intervention télévisée des putschistes dans la matinée, la Chine a appelé « à agir dans l'intérêt fondamental du peuple gabonais ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a aussi invité les « parties concernées à résoudre pacifiquement leurs différends par le dialogue, ainsi qu'au retour immédiat à l'ordre normal et à garantir la sécurité personnelle d'Ali Bongo », qualifié de « vieil ami » par le président Xi Jinping, lors d'une visite en Chine en avril dernier.

Dans la foulée, Moscou a expliqué suivre avec une « profonde préoccupation » la situation au Gabon. Josep Borrell, le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, estimait ce coup pourrait encore accroître l'instabilité dans toute la région. En fin d'après-midi, les États-Unis et le chef de l'ONU, Antonio Guterres, ont condamné le coup d'État en cours au Gabon. L'Allemagne condamne aussi. Berlin affirme par ailleurs qu'« il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections ».

En France, des réactions du gouvernement et de classe politique

Il y a beaucoup de réactions en France également, dans la classe politique et au sein du gouvernement. Le Gabon et la famille Bongo ont longtemps été le symbole par excellence de la « Françafrique ». Les autorités viennent tout juste de condamner une nouvelle fois le coup d'État et d'appeler au retour à l'ordre constitutionnel. La France appelle aussi « à la tenue d'élections libres et transparentes ».

Paris estime en effet que le résultat de l'élection présidentielle donnant Ali Bongo vainqueur « n'a été ni certifié, ni formalisé ». Assez rapidement ce matin, la Première ministre Elisabeth Borne avait expliqué suivre « avec la plus grande attention » la situation. L'ancien président François Hollande déplorait l'absence « de réactions suffisamment nettes, y compris de la France lors du premier coup d'État au Mali en 2020 ». Il assimile cela « à une forme d'acceptation et juge que les militaires se sont enhardis ». Jean-Luc Mélenchon, l'une des principales figure de l'opposition de gauche, estime, lui, en parlant du président français que « Macron aura, encore une fois, compromis la France dans un soutien jusqu'au bout à l'insupportable ».

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