Ile Maurice: Le Musée de l'esclavage s'ouvre avec une collection inédite de bustes moulés en 1846

Après douze ans d'attente, le Musée de l'esclavage intercontinental ouvre ses portes à Maurice. Souhaité par la Commission justice et vérité pour réconcilier la population avec son passé, il a été inauguré ce vendredi après-midi. Pour ses débuts, cet espace abritera une exposition inédite de visages d'esclaves moulés en 1846 dans l'île.

Pour l'ouverture du musée, les visiteurs ont été invités à découvrir l'ancien hôpital militaire, construit en 1740 durant la période française. Un bâtiment restauré, baigné d'un côté par la mer et animé de l'autre par la vie de la capitale.

Ce site déjà est un témoignage. « Il y a très peu de Mauriciens, de touristes qui connaissent ce site-là, c'est le plus vieux bâtiment public de l'île construit en 1740, explique Karen Yvon, la commissaire d'exposition. Ensuite tous les travaux de restauration, mais en termes de contenu de l'exposition, nous avons une première mission qui est d'humaniser l'esclavage. »

Remettre des visages sur les victimes de l'esclavage

Humaniser parce qu'il ne s'agit pas de peintures et de desseins classiques d'une époque, mais d'une collection inédite de bustes d'esclaves africains, précieuse découverte faite il y a cinq ans en France par l'historienne Klara Boyer-Rossol. Ce sera une première selon la commissaire d'exposition. « On invite le visiteur à venir découvrir une histoire nouvelle, une nouvelle iconographie, une nouvelle manière de visualiser et de comprendre l'esclavage et les individus qui ont été touchés par cet esclavage-là. »

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Lors de cette exposition, le visiteur découvrira, en effet, une quarantaine de visages d'Africains de 1846 à Maurice. Leurs visages ont été moulés à Port-Louis et sur la plantation sucrière, La Baraque. On connait leur récit, leurs noms d'origines ainsi que les noms attribués et portés jusqu'à ce jour par leurs descendants dans les îles de l'océan Indien.

Ce sont des visages d'ancêtres africains de Mauriciens qui ont été en plus pour la plupart esclavisés.

02:31 Klara Boyer-Rossol, historienne de l'esclavage: «C'est extraordinaire d'avoir de telles empreintes»

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