Congo-Kinshasa: RDC - L'ONU prend acte de l'annonce d'une enquête après la répression d'une manifestation à Goma

1 Septembre 2023

Le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a dit vendredi prendre acte de l'annonce du gouvernement congolais relative à l'ouverture prochaine d'une enquête, à la suite d'une répression meurtrière d'une manifestation à Goma, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon les rapports des médias, une quarantaine de personnes au moins ont été tuées et de nombreuses autres blessées, dans la répression d'une manifestation interdite.

Les manifestants, des membres de la secte « Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations », s'étaient réunis pour demander le départ de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

« Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait qu'au moins 43 personnes ont été tuées, dont un policier, et 56 blessées lors de manifestations mercredi à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo », a déclaré lors d'un point de presse à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH), relevant que « le nombre de morts pourrait être plus élevé ».

Le HCDH indique avoir pris note de l'annonce par le gouvernement de l'ouverture d'une enquête sur cet incident. Il appelle Kinshasa à ce que l'enquête soit « approfondie, efficace et impartiale ». Selon l'ONU, une telle enquête doit également examiner de manière exhaustive l'usage de la force par les forces de sécurité.

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Un risque élevé d'abus dans un contexte « tendu »

« Les responsables des violations doivent être amenés à répondre de leurs actes, quelle que soit leur affiliation. Les responsables des violations doivent en répondre », a insisté Mme Shamdasani.

Les manifestations étaient organisées contre la MONUSCO, la Force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est, d'autres agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales internationales. Selon l'ONU, au moins 222 personnes auraient été arrêtées, dont des femmes et des enfants.

« Il est essentiel que les droits des personnes arrêtées soient pleinement respectés, y compris leur droit à une procédure régulière, et que les autorités compétentes garantissent au Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme, un accès continu aux personnes détenues », a fait valoir la porte-parole du HCDH.

Plus largement, les services du Haut-Commissaire Volker Türk sont préoccupés par le risque élevé de violations des droits de l'homme dans un contexte aussi tendu. Le HCDH demande donc aux autorités de veiller à ce que les futures mesures d'application de la loi dans le contexte de manifestations pacifiques respectent pleinement les normes internationales en matière des droits humains.

Une façon de rappeler que les citoyens congolais ont le droit de s'exprimer librement et de se réunir pacifiquement, y compris lorsqu'il s'agit de protester contre les Nations Unies et d'autres acteurs. « Les autorités doivent faciliter le droit au rassemblement pacifique », a fait remarquer Mme Shamdasani.

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