Maroc: Deux citoyens franco-marocains lâchement assassinés par des bidasses algériens - C'est dans la ligne de conduite de la junte au pouvoir à Alger

Saidia - Maroc

Une journée de loisir nautique s'est transformée en une sanglante tragédie lorsque deux jeunes franco-marocains, Bilal Qissi et Abdelali Mechouer, ont été tués, mardi, par des tirs des garde-côtes algériens dans l'espace maritime algérien après s'être perdus en mer à bord de leurs jet-skis, près de la ville côtière de Saïdia.

Un troisième homme, également franco-marocains, Smaïl Snabé, a, quant à lui, échappé à la mort mais a été appréhendé par les forces frontalières algériennes. Il a été déféré, mercredi, devant un magistrat algérien qui a décidé de le placer en détention préventive. Depuis lors, sa famille est sans aucune nouvelle de lui.

Selon les proches des personnes décédées, le corps de l'une des deux victimes, Bilal Qissi, a été emporté par les vagues avant d'être repêché près de la plage de Saïdia. En revanche, le corps de la seconde victime, Abdelali Mechouer, a échoué du côté algérien de la frontière, situé dans la commune de Port Say, qui relève de la ville de Tlemcen.

Mohamed Qissi, le frère de l'un des jeunes décédés, qui a pu prendre la fuite, a expliqué qu'ils «se sont perdus mais ont continué jusqu'à ce qu'ils se retrouvent en Algérie». «Nous avons su que nous étions en Algérie car un zodiac noir algérien est venu vers nous», a-t-il témoigné. «Ils (les occupants du zodiac) ont commencé à manoeuvrer autour de nous, apparemment dans le but de nous déséquilibrer. Mon frère s'est approché d'eux, et je n'ai pas pu entendre leur conversation. Lorsque le bateau pneumatique a changé de direction, j'ai rejoint mon frère et lui ai demandé ce qui se passait. Il m'a simplement indiqué la direction du Maroc. Nous avons alors fait demi-tour, et c'est à ce moment-là qu'ils ont ouvert le feu sur nous. Dieu merci, je n'ai pas été touché mais mon frère et mon ami ont été tués, avant qu'ils n'arrêtent mon autre ami», a-t-il ajouté.

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Dans n'importe quel pays, les garde-côtes se contenteraient généralement de demander aux personnes de faire demi-tour en leur indiquant qu'elles se trouvent sur un territoire étranger, sauf en Algérie. «Combien de morts pourrait-on dénombrer si l'Espagne réagissait de la sorte à l'encontre des migrants irréguliers qui pénètrent par milliers dans ses eaux territoriales?», se demande le journaliste et opposant algérien, Oualid Kébir qui tient également à rappeler que les gardes-côtes algériens n'en sont pas à leur premier coup et ont déjà fait de même avec leurs propres concitoyens. «Ce sont des gens qui n'hésitent pas à traquer les embarcations de migrants algériens irréguliers en leur tirant dessus à balles réelles provoquant plusieurs morts et blessés graves», souligne-t-il. Et de préciser qu'«il s'agit d'une dérive criminelle intolérable. Il aurait été totalement possible de procéder à l'arrestation de ces jeunes Marocains sans faire usage de tirs mortels».

Pour lui, «toute personne connaissant la plage de Saïdia sait que la seule indication de la frontière entre le Maroc et l'Algérie est une mince jetée de roches d'environ 50 mètres de long». «Souvent, des baigneurs algériens traversent ce point de séparation à la nage, sans être pris pour cible par les forces frontalières marocaines. Les garde-côtes marocains se contentent de tirer quelques coups de semonce en l'air pour les encourager à regagner le territoire algérien», souligne le journaliste algérien.

Cousin de l'une des deux victimes, l'acteur et ancien boxeur marocain Abdelkrim Qissi a dénoncé sur Facebook un drame «honteux». « Ils ont tué Bilal Qissi mon petit-cousin, sa seule faute était d'avoir franchi les eaux territoriales algériennes, il était en vacances avec ses amis», a-t-il écrit. «Il vivait en France et comme beaucoup de jeunes originaires du Maroc, il est retourné dans son pays. Les forces de l'ordre algériennes n'ont rien trouvé d'autre que de foncer sur ces jeunes innocents et d'ouvrir le feu sans sommations. On a trouvé au moins cinq balles dans son corps», a-t-il précisé.

Abdelkrim Qissi considère que «la haine qui habite les dirigeants algériens pour les Marocains n'est plus à démontrer, et ce depuis la création de ce pays en 1962». Il confie également que plusieurs membres de sa famille ont été tués par la police frontalière algérienne. Et pour cause, son village se situe près de la frontière algérienne. «Ma famille a payé et paye encore un lourd tribut dû à cette haine», déplore-t-il sur sa page Facebook, avant d'appeler les autorités marocaines à porter l'affaire devant les instances internationales. «Pour qu'enfin cesse cette pratique inhumaine de la part des bandits qui gouvernent l'Algérie et de cette police remplie de haine, qui n'ont aucune considération pour la vie humaine aussi innocente soit-elle», conclut-il.

Interrogé jeudi par la presse locale, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baïtas, n'a fait aucun commentaire, se bornant à répondre qu'il s'agit «d'une affaire qui relève de la compétence du pouvoir judiciaire». La France a, quant à elle, confirmé vendredi la mort d'un Français et «l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants».

Le ministère français des Affaires étrangères évoque, pour sa part, le décès d'un seul ressortissant et n'a pas précisé les circonstances de sa mort. «Le centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et nos ambassades au Maroc et en Algérie sont en contact étroit avec les familles de nos concitoyens, à qui nous apportons tout notre soutien», précise-t-il dans un communiqué. « Nous sommes en contact avec les autorités marocaines et algériennes. Le parquet a été avisé», a également indiqué une porte-parole du ministère.

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