Guinée: Deux ans après le coup d'État, des soutiens au président de transition s'affichent à Conakry

Un aperçu de la ville de Conakry

Ce 5 septembre 2023 marque le deuxième anniversaire du coup d'État en Guinée. Au lendemain de son putsch, Mamadi Doumbouya avait fustigé la personnalisation du pouvoir pratiquée sous le régime d'Alpha Condé qu'il venait de renverser. Deux ans après l'installation du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au sommet de l'État, des affiches de soutien ont fait leur apparition un peu partout dans la capitale. Certaines ont été installées à deux pas de la présidence. Leur présence divise les Guinéens.

Face aux passants, Mamadi Doumbouya dans un costume bleu électrique, le regard tourné vers l'horizon. À ses pieds, un lion et une panthère noire. Aboubacar Camara lâche : « C'est moi qui ai fait la photo du président. Vraiment c'est formidable. »

« C'est partout qu'on pose des affiches mais ce n'est pas mauvais »

Lunettes de soleil « bling bling » sur le nez, Aboubacar Camara est très fier de cette affiche de 4 mètres de haut sur 2 mètres de large qu'il a fait poser au mois de juin à Conakry, capitale de la Guinée. Aboubacar Camara ajoute : « Parce que je l'aime le président Mamadi Doumbouya. Il travaille bien. »

Ce président d'une association de quartier affirme avoir fait imprimer 45 affiches, trois ont déjà été posées. À quelques mètres, un cambiste, pas surpris, pas opposé non plus à ces marques de soutien : « Ce n'est pas ici seulement, c'est partout qu'on pose des affiches. Mais ce n'est pas mauvais. »

« Je l'aime beaucoup, mais normalement il devrait dire aux gens d'enlever ça »

Un peu plus loin, un photographe a installé son studio sur un bout de trottoir. Il explique : « C'est le président de la transition. Donc, il ne doit pas avoir ici sa photo affichée alors qu'il y a un temps au bout duquel il faut qu'il parte. Moi, je l'aime beaucoup, mais normalement il doit dire aux gens d'enlever ça complètement. »

Lors de sa prestation de serment, le 1er octobre 2021, le président de la Cour suprême avait appelé Mamadi Doumbouya à ne pas se laisser dérouter « par la tempête du culte de la personnalité ».

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