Madagascar: Claire Pierangelo - « Il y a un besoin urgent de l'engagement de tous pour sauver l'environnement »

L'ambassadrice des États-Unis à Madagascar n'est pas allée par quatre chemins, pour alerter sur l'insuffisance des engagements à tous les échelons en faveur de la protection de la biodiversité et de l'environnement. Claire Pierangelo a pris exemple sur sa descente dans la région Atsimo Andrefana. Claire Pierangelo, ambassadrice des États-Unis à Madagascar, s'est mêlée avec les communautés des communes rurales de Beheloke et Anakao, dans le district de Toliara II, région Atsimo Andrefana.

Elle a constaté de visu l'effectivité du projet « Nosy Manga » déployé par l'organisme d'aide des États-unis (Usaid), qui consiste à créer un modèle de production de concombres de mer et d'algues, lequel profitera aux communautés locales et aux écosystèmes marins.

« Nous oeuvrons avec le secteur privé dans ce projet, avec trois objectifs. Tirer les communautés locales de la pauvreté, transmettre les bonnes pratiques aux fermiers de l'océan et aux pêcheurs et transmettre des connaissances sur le rôle de l'environnement dans lequel ces derniers vivent », explique-t-elle. La diplomate insiste sur l'urgence et l'importance de ce dernier volet qui assure, selon elle, la survie des communautés et même du pays.

Destruction critique

« L'environnement est interconnecté dans le monde. Nous dépendons tous de l'environnement dans lequel nous vivons. Madagascar possède une biodiversité unique qu'il faut protéger et respecter. Pourtant la destruction de l'environnement s'accélère. Ce qui s'avère critique pour les ressources en eau et la vie des communautés en général», ajoute-t-elle. D'aprèe ses explications, les pêcheurs tirent de meilleurs revenus depuis l'effectivité du projet dans cette partie de la région Atsimo Andrefana, mais il est mieux d'impliquer tous ceux qui sont concernés de près ou de loin, dans la protection de l'environnement.

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« C'est une bonne chose que les communautés apprennent et mettent en pratique les techniques afin d'améliorer leurs revenus, que les investisseurs en tirent partie également, mais il est d'autant plus intéressant si les communautés sont soutenues à tous les échelons à toutes les étapes de leur recherche d'une vie meilleure, très dépendante de l'environnement»,déclare encore Claire Pierangelo.

Textes et lois

L'ambassadrice constate un manque d'effectivité des engagements à tous les échelons dans cette interdépendance entre biodiversité, environnement, exploitation et amélioration de revenus des communautés locales. « Les intermédiaires et les opportunistes sont très présents dans ce domaine. Ils viennent, achètent et repartent, sans considérer l'état de l'environnement marin qu'ils laissent aux communautés notamment, alors qu'il ne faut pas oublier que les concombres de mer, par exemple, se font rares.

La survie de cette espèce, ainsi que la continuité de son exploitation, dépendent du bon état de leur habitat », détaille-t-elle. « Pour les communautés, il est facile de détruire en argumentant sur la pauvreté pressante les poussant à agir ainsi, alors que les conséquences les impactent directement », argumente l'ambassadrice. Et de souligner que le meilleur investissement est celui qui profite aux communautés locales. « Pour ce faire, il y a un besoin urgent de l'implication des autorités à tous les niveaux, depuis les responsables communautaires, les communes, jusqu'aux décideurs à Antananarivo.

C'est ce qui manque. Cette motivation, ces engagements, doivent se montrer par le renforcement de l'application des textes et lois en vigueur, portant sur la protection de l'environnement et sur la lutte contre les trafics illicites », déclare-t-elle. Les communautés, le peuple et le pays entier n'en tireront que des avantages. « La culture d'algues, l'élevage de concombres de mer et de crabes, constituent de belles opportunités pour un avenir brillant du pays. Leurs pratiques contribuent beaucoup à la restauration de l'environnement, les revenus des communautés s'améliorent mais à condition que le gouvernement s'y implique à fond », finit Claire Pierangelo.

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