Sénégal: [Feuilles d'Hivernage] Delta du Saloum - Djirnda, l'aînée désenchantée des îles du Gandoul

11 Septembre 2023

L'île de Djirnda, chef-lieu de la commune éponyme, se nourrit de ses poissons et du statut de mère de neuf îles du Gandoul. Longtemps conservateur, au point de perdre la toute première école des îles du Saloum au profit de Niodior (qui engendrera Felwine Sarr et sa fratrie, Fatou Diome, entre autres.), Djirnda brandit tout de même la première mosquée des îles du Saloum et une vie aussi tranquille que douce. Son salut tient, toutefois, toujours de la perfusion économique par la grâce des eaux, des pirogues et de Foundiougne.

Le wharf qui fait l'entrée de Djirnda grouille d'insulaires qui jubilent devant l'arrivée de leurs parents. L'excitation s'accentue au fur et à mesure que notre pirogue s'approche du pont. La cohue se meut sans cesse et charrie l'accalmie qui domine par-derrière la rive. La foule, curieusement bigarrée, invite tous les âges et une forte somme d'humeurs dans ce périmètre contigu.

Tandis que des charretiers fouettant ânes ou chevaux cherchent nerveusement des voies, des dames s'agacent contre des gamins qui ne semblent pas du tout percevoir l'urgence du moment et le sérieux de leur oeuvre. Un groupe d'adolescents plus consciencieux s'activent près des piquets, prêts à ancrer la barque chargée d'hommes et de marchandises.

La pirogue est même chargée de peu d'hommes et d'une grande majorité de femmes. Outre le personnel navigant, seulement trois hommes (dont vos deux serviteurs) ont été du voyage, de Foundiougne à l'île de Djirnda. Ces bonnes dames ont fait 5 heures de pirogue (2h30 à l'aller comme au retour, mais il est à noter que la pirogue est peu performante) pour écouler des poissons frais et autres fruits de mer à Foundiougne. Au retour, elles rentrent avec des produits de première nécessité qu'elles revendent aux insulaires.

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« La pêche est la principale activité à Djirnda. Et puisque l'île est très excentrée, nous profitons de ces navettes pour nous approvisionner », précise Badara Bob qui prend grand soin de ne pas abîmer le téléviseur de son père, placé dans la cale entre l'ancre et des sacs de provisions. C'est cette télévision qu'il était parti récupérer à Foundiougne chez le réparateur, et qui lui vaut un sommeil perdu depuis 3h du matin et des yeux rougis.

Cet aller-retour est bien pénible. Au point que nombre de ces bonnes dames se sont assoupies presque tout le trajet. Elles n'ont ainsi pas pu admirer, pour cette « virée » en tout cas, l'imprenable panorama verdoyant de cette partie du Gandoul. Ce paysage est gracieux. Les rayons solaires dardent avec mesure et resplendissent la surface maritime sur laquelle semblent flotter des cristaux.

Quelquefois, des bans de sardines sautent en arc de cercle hors de l'eau puis replongent, comme les dauphins. On pourrait croire à un jeu. Mais ce spectacle est plutôt pour gagner plus de vitesse à la nage afin d'échapper aux prédateurs marins. Parmi ces agresseurs, un oiseau aquatique se distingue pour son état et sa formule : le cormoran.

Le salut des « courriers »

Ces volatiles piscivores plongent à toute vitesse sous l'eau un bon instant avant d'en ressortir avec un poisson malheureux saisi dans le bec. Cette façon a valu à cet oiseau son nom sérère, « ô mudiir mudaar » (ce qui plonge et émerge). Cette scène particulière a pour cadre le Delta du Saloum, entre deux haies d'abondants palétuviers. Ce long filet de mangroves est parfois séparé par quelques terres fermes dont on repère quelques habitations ou des minarets. Ces civilisations sont parmi les onze îles qui font l'archipel communal dont Djirnda est le chef-lieu.

Sur ce paisible bras de mer, les pétarades du moteur de notre pirogue sonnent comme un intrus importun. Mais, peut-être par habitude, ces bruits n'arrivent pas à perturber le sommeil de ses voyageuses. Tout comme elles paraissent s'accommoder de ce beau paysage qu'elles ne traversent pas du tout en croisière. Ce, à l'image de toutes pirogues achalandées qui transportent des touristes qui profitent à des campements privés plus qu'aux îles.

C'est sur le wharf de leur île que ces dames de Djirnda retrouveront totalement leur allant, avec tout un village qui les attend. Lorsque la pirogue est à quai, tous se mêlent pour décharger les bagages après les salamalecs. Le wharf vit cette fièvre à peu près régulièrement chaque fois que les « courriers » chargés doivent revenir sur l'île. Les « bateaux-courriers » désignent les navettes régulières qui assurent la desserte de Djirnda avec Foundiougne, Ndangane Sambou, Djifeer et Félir. Le « courrier » à destination de Ndangane Sambou part tous les jours, mais est de moindre engouement.

Les deux en partance à Djifeer et Felir sont irréguliers. « Le « courrier » qui dessert Foundiougne est le plus notable. Il part les lundi, mardi et jeudi. Pour lundi et mardi, il quitte Djirnda à 3h30 du matin et rentre à midi. Le jeudi, le départ est à 8h. Exceptionnellement, il y a une pirogue qui part le samedi, mais c'est à l'initiative d'un particulier », nous explique notre guide circonstanciel Badara Bob, qui lève par-là un coin du voile sur la fatigue des voyageurs et la ferveur des insulaires à leur arrivée.

Il avait, par ailleurs, provoqué quelques sueurs froides de vos serviteurs qui ont pris le « courrier » du mardi. Ils devront leur salut à un particulier qui dépose deux dames sur l'île voisine, Fambine, en provenance de Feliir. Les Djirndois s'excitent de l'arrivée des courriers et autres pirogues, car, au-delà des provisions et des parents qu'ils ramènent, c'est leur vie et leur civilisation qu'ils maintiennent.

Au-delà d'une aubaine, la pirogue est presque un totem entre ces îles. Djirnda ne fait pas exception. C'est l'unique moyen de transport, à part les chevaux et ânes sur la terre ferme. Elle est aussi capitale pour une île où toutes les familles concentrent des pêcheurs. C'est aussi par elles que ces îles ont été peuplées, avec ses premiers hommes qui s'y arrêtaient au cours de grandes campagnes de pêche.

Jumelle de Gorée et maman de l'archipel

« L'île de Djirnda est jumelle à celle de Gorée. Elles ont été fondées exactement la même année », affirme, catégorique, le doyen de l'île de Djirnda, le centenaire Cheikhou Fall. On ne sait cependant pas s'il parle de l'année de la découverte de Gorée par Dinis Dias, en 1444, ou du début du trafic négrier en 1726, quand l'île gagnait un nouveau et funeste statut, ou encore de sa communalisation en 1872. Mais il est à supposer qu'il s'agit des dates avant 1726. Le chef du village de Fambine, l'île voisine et fille de Djirnda, affirme que son village « a été fondé au début du 19e siècle par leurs ancêtres originaires de Djirnda ».

Djirnda est une commune du département de Foundiougne. La commune est constituée de onze îles dont Djirnda est le chef-lieu. Avec lui, on a Nghadior, Moundé, Fambine, Maya, Vélingara, Rofangué, Baouth, Diamniadio (différent de la célèbre nouvelle ville), Félir et Fayako qui composent la commune-archipel. « Il y a aussi l'île de Wandié, mais elle n'est pas administrativement considérée. La particularité, c'est que toutes ces îles, hormis Ngadior et Moundé, sont des filles de Djirnda.

Toutes leurs populations sont parties ou originaires d'ici », explique Badara Bob, étudiant au département de Lettres modernes de la Faculté des lettres et Sciences humaines de l'Ucad de Dakar. Traditionnellement, les Niominka investissent les îles d'abord comme lieux de repos ou de transit. Ensuite, s'ils en sentent le besoin, ils s'y installent. Sur certaines îles, ils avaient parfois des champs et c'est plus tard qu'ils vont y habiter. Excepté Ngadior et Moundé, toutes les îles sont des filles de Djirnda. Le patronyme Sarr domine cette île, voire l'archipel. Il y a notamment le clan Sarr Mboundou, qui est le descendant de Penda Sarr de Ngawlé et qui est chef du village.

L'île a été, pour la première fois, habitée par Madiassa Sarr. Il est le fondateur du village. « En ce temps, les gens se déplaçaient beaucoup pour chercher des terres généreuses, soit parce qu'ils voulaient mieux vivre leurs croyances ou soit voulaient-ils des champs plus fertiles. Ces îles pouvaient aussi être des lieux de repos pour les pêcheurs de haute mer », raconte le vieux Sékou Fall, entre deux quintes de toux qui secouent vigoureusement sa frêle poitrine.

Le centenaire affirme que, après Madiassa Sarr, Djirnda était couru après qu'il l'a sortie de la déshérence et fait rendre compte de la variété de ses ressources halieutiques. « Le bolong (chenal d'eau salée) était très généreux, les fruits de mer très abondants. C'est d'ailleurs cette activité qui était presque uniquement pratiquée ici, avant que des pêcheurs fassent découvrir à ces premiers habitants diverses sortes de filets de pêche (mbaal sànni ou technique de l'épervier, mbaal laaw ou pêche à la senne, la pêche à la sardinelle (yabooy) et à l'ethmalose (kobo), etc.). », relate notre vieil interlocuteur.

Ces enseignants-pêcheurs venaient essentiellement des villages lébous, de Guet Ndar ou du Walo, avec les Thioubalos. Au début, ce sont exclusivement eux qui pratiquaient la pêche. Ils retournaient chez eux durant l'hivernage, et les autochtones qui les accompagnaient parfois à la tâche cultivaient le riz. C'est par la suite que ceux-là ont appris à fabriquer les filets, à être charpentiers et sont devenus régulièrement pêcheurs.

« C'est pourquoi on dit que les gens d'ici sont les premiers Sérères à être partis à Dakar, car ils suivaient les Lébous qui rentraient ou partaient en vacances. Plus tard, la plupart d'entre eux y allaient pour trouver du travail saisonnier au port de Dakar, dès sa création dans les années 1920 », dit Sékou Fall, qui a fait partie des dockers saisonniers.

Mais certains allaient également à Dakar pour vendre du bois qu'ils coupaient dans les forêts. En ce moment, il n'y avait pas de carburant comme maintenant et les machines à vapeur avaient besoin de charbon pour fonctionner. « On utilisait aussi les coquillages pour drainer les routes, et des insulaires en amenaient d'ici. À cette époque, il suffisait d'être dégourdi pour s'en sortir.

Les denrées étaient fort accessibles. Le baril de riz coûtait 15 francs en 1934 à Foundiougne, chez Baay Baytir », se remémore Sékou Fall qui en rigole comme pour nous narguer. Djirnda a ainsi connu son « Jamono'y Twist » (période de vaches grasses). Mais aujourd'hui, l'île se nourrit plus de ses produits halieutiques et de sa gloire d'aîné.

Les petites curiosités de Djirnda

C'est un village très calme, Djirnda. Passé le tohu-bohu sur le wharf, on semble s'engouffrer dans un couloir du silence en entrant dans les quartiers. C'est peut-être l'effet de la forte canicule qui sévit à presque 15h de ce mardi, mais il est comme interdit de crier ici. On croise là un groupe de dames qui se nattent, ici de jeunes gaillards qui font le thé, çà des filles qui jouent au Ludo, sur les dédales des charrettes d'âne qui transportent des bidons d'eau, des provisions ou des sacs de ciment, ou encore des hommes qui s'inventent ou perdent leur regard dans le vide.

Notre guide Badara, qui habite vers l'autre longueur de l'île, salue tout ce monde en passant par les prénoms, et les noms pour les plus âgés. « C'est mon cousin ... Elle, c'est une cousine inutile ... Ma tante habite là ... Celui-ci est un oncle », nous souffle le bonhomme pour presque tout le monde. Les salutations et même les taquineries se font toujours en toute mesure et presque en chuchotant.

Les baobabs n'ont pas besoin de tant d'attention pour être remarqués. Ils sont bien visibles et sont des éléments essentiels du décor. Ils sont en tout au nombre de sept et ont des noms. On compte Mbel Batou, Kanguel, Manga Diongo, Nierokh Mol, Diandiaagn, Â Niaaguine et Wor Ndondo. « Dans un passé lointain, certains de ces baobabs servaient de lieux de sacrifices sauf pour le Manga Diongo où l'on priait simplement.

Le dialang se trouvait au baobab qui avoisine la mosquée », renseigne le vieux Sekou Fall. Cette mosquée, plus que tout autre endroit, fait la fierté des insulaires djirndois. Elle est la toute première mosquée des îles du Saloum, de tout Gandoul. Elle a été érigée en 1934, et connaît actuellement une rénovation qui lui donne fière allure.

Tout Djirnda, avec toutes ses associations de différents genres et sensibilités, s'est cotisé pour sa reconstruction. L'intérieur est lumineux, vaste à pouvoir accueillir presque tous les hommes de l'île, avec un équipement enviable. La mosquée a comme particularité de faire précéder l'appel du muezzin par un récital radiophonique du coran. Les photos de Cheikh Ibrahima Niass constituent l'autre principal décor de l'île.

Si ce n'est son icône qui est pendue au cou des jeunes gens, c'est un poster ou une photo qui trônent dans les devantures des maisons, des commerces ou des chambres à coucher. Seul un petit nombre de photos de Serigne Cheikh Tidiane et de son père Serigne Babacar Sy tentent une concurrence restée bien timide.

« Nous ne connaissons que lui, ici et dans tout le Sine-Saloum. Il m'avait d'ailleurs trouvé ici, c'était il y a très longtemps. Je vais revoir la date dans mes notes. Il était venu de Foundiougne avec le commandant de cercle, à bord d'une pirogue motorisée. Il avait passé la nuit sur l'île de Diamniadio et avait débarqué ici après l'aube. C'était un vendredi et il nous a gratifiés d'un sermon très poignant sur la charia, la sunna et la fayda qu'il promouvait encore à cette époque.

Il a ensuite prié pour que nos eaux soient très poissonneuses, et nous a assurés qu'on n'aura plus besoin de migrer pour pêcher. Ça s'est avéré. Nous lui marquons une éternelle reconnaissance parce que c'est lui qui nous a véritablement orientés vers la religion musulmane », raconte le vieux Sékou Fall, dont la voix vibre de révérence et de nostalgie à l'évocation de cette histoire.

L'autre particularité porte une signature asinienne. Pendant que nous faisions du thé dans la cour de chez Badara, en pleine lune, nous entendions de loin des braiements intempestifs. Notre hôte nous confie, avec un brin d'humour devant notre effarement, que les ânes poussent ces cris coordonnés chaque heure. Il était 22h. Et à 23h, effectivement, ça a repris. Le manque d'explication a ajouté une drôle de couche d'étrangeté à ce fait.

Un Damel en pays Niominka

Le hasard nous a conduits à cet homme qui entame sa cinquième génération. Le chef de village absent, l'imam parti inspecter ses champs sur une autre île, on nous dirige vers le témoin de l'Histoire. Cheikhou Fall, que Djirnda a fini de rebaptiser Sékou Fall, est le doyen de l'île. « Je suis né en 1922, quoique c'est l'année 1923 qui est mentionnée dans mes papiers d'identité », nous confie le vieil homme de 101 ans, qui paraît plus septuagénaire ou octogénaire.

Affable comme un timide soupirant, avec une frugalité plus dictée par l'éducation que par le poids de l'âge, Sékou Fall peine à se faire comprendre à quelques séquences de la discussion avec son accent sérère très marqué sur son wolof. Sa fille nous servira finalement d'interprète. C'est curieux pour quelqu'un dont les origines se situent dans le coeur et le symbole du Baol et du Cayor, bastion même de l'ethnie et de la langue wolof.

« Je suis descendant de la lignée royale des Fall-Thiendella (l'une des trois grandes branches des Fall qui a dirigé le Kajoor depuis le 16e siècle). Beaucoup de descendants de cette lignée, dispersés sur les îles, se nomment d'ailleurs Thiendella. Tous les Fall que vous trouverez sur l'archipel, jusqu'à Bassoul, Fassar, Thialane, etc., sont de ce clan. Ils sont d'ailleurs tous originaires de cette maison », indique le patriarche, qui désigne son domicile, le même qui a jadis reçu son grand-père paternel, Sambou Fall. Sékou Fall nous promet de vérifier la date de l'arrivée de son grand-père sur l'île, qu'il a inscrite entre autres événements « dans un carnet gardé dans [ses] affaires ».

C'est d'abord dans sa chambre qu'il nous reçoit, avant de s'excuser pour la prière du Takussaan. Cette chambre garde l'ambiance de l'autre temps. Des photos et effigies de Baye Niass dominent sur les pans et commodes, à côté de celles de Sékou Fall en grande toilette et d'une d'un Abdou Diouf (ancien chef de l'État) plus jeune. Des casiers de fortune reçoivent des piles de documents, des mazagrans et faïences ça et là, bibelots sans notable valeur par endroits, une soupière en haut de l'armoire et quelques objets tiennent compagnie à un grand lit au pied duquel se prélasse nonchalamment un chat. Notre discussion, qui reprendra après ses oraisons, sera encore interrompue par la prière de Timis.

Le vieux Sékou se rend régulièrement et avec une vigueur remarquable à la mosquée. Mosquée dont il a vu la fondation en 1934 et à l'inauguration de laquelle il assistera en 1938. Il aime aussi ce lieu de culte en ce sens que c'est une recommandation de la voie de la Tidjania, dont il est un disciple et un Moukhadam (cheikh). Il a reçu son Idjaza du fils de Baye Niass. Sékou Fall est né à Djirnda, mais a longtemps habité Dakar. Il travaillait au port de Dakar comme docker en période hivernale, parallèlement à son métier de pêcheur.

Mais il retournait toujours dans son Djirnda natal ; c'est ainsi qu'il a été témoin de la visite de Baye Niass et de Léopold Sédar Senghor. « Il m'avait trouvé ici quand il battait campagne pour les élections de député de l'Aof, en 1945. C'est lui qui nous avait promis ce forage, que nous appelons grand forage. Il l'a réalisé une fois qu'il a été Président, en février 1961 », raconte la mémoire de l'île, qui a tout de même la mémoire défaillante sur bien de sujets.

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