Congo-Kinshasa: Situation sécuritaire à l'Est - Christophe Lutundula Apala pour un retrait progressif de la MONUSCO

Le retrait des casques bleus de la Monusco piétine encore alors que l'option de leur départ de la République démocratique du Congo (RDC) avait déjà été levée.

Bien que le Conseil de sécurité des Nations unies ait été mis à contribution pour accélérer le processus, la tendance est plutôt à la stagnation. Mais le temps presse et, au niveau du gouvernement, l'on tient à répondre positivement au ras-le-bol exprimé par les Congolais quant à la présence considérée comme contreproductive des forces onusiennes dans le Grand-Kivu. Intervenant sur RFI le 12 septembre, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen'Apala, n'écarte pas l'éventualité de voir la Monusco amorcer les prémices de son départ d'ici la fin de l'année en cours. Et ce retrait, a-t-il indiqué, se veut responsable, ordonné et progressif d'autant plus que la mission onusienne est largement impliquée dans l'accompagnement du processus électoral.

Dans le même ordre d'idées, comme pour répondre à une certaine opposition qui accuse le pouvoir de chercher à se débarrasser d'un témoin gênant avant les élections du 20 décembre, Christophe Lutundula évoque à ce propos les pourparlers engagés, il y a près de six mois, avec le département des affaires politiques des Nations unies dont une délégation a séjourné à Kinshasa. "Un plan de travail avait été convenu avec la Céni impliquant totalement la Monusco", a-t-il précisé.

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Et l'interlocuteur de Christophe Boisbouvier de poursuivre : "Ce que l'opposition ignore est que dans la programmation du retrait, nous avons déjà un plan de transition, et nous avons retenu, parmi les piliers prioritaires, la sécurité des populations et le processus électoral - dans sa sécurisation, comme dans son appui logistique". Le processus de retrait des troupes de la Monusco est dorénavant irréversible quand bien même sa présence peut s'avérer encore nécessaire dans l'accompagnement du processus électoral qui implique les opérations préélectorales, électorales et post-électorales.

Ce qui, en somme, signifie que le pouvoir compte encore sur les casques bleus pour sécuriser les élections de décembre prochain. Donc, il n'y a aucune impatience ni précipitation dans le chef du gouvernement congolais à voir la Monusco partir, a expliqué le vice-Premier ministre Christophe Lutundula, avant de lâcher : "Il ne faut pas non plus retarder inutilement le retrait au grand détriment du peuple congolais, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC". Ce qui est sûr est que le gouvernement n'a fait que répondre aux aspirations du peuple congolais pour lesquelles la Monusco a eu la mission première d'assurer la protection sans toutefois répondre aux attentes placées en elle.

Aujourd'hui plus qu'hier, la tension ne baisse pas, particulièrement au Nord-Kivu, où la situation sécuritaire ne fait que se dégrader. "Le nombre des Congolais soumis aux déplacements forcés est aujourd'hui d'environ quatre millions", a précisé Christophe Lutundula avant d'ajouter qu'il était de bon ton d'accélérer le retrait de la Monusco qui, après vingt-cinq ans d'une présence assidue, "a montré ses limites de fond et de forme" en RDC.

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