Afrique: « The post » interdit après avoir publié un sondage sur le soutien à un coup d'état au Cameroun

13 Septembre 2023

La tension monte après la publication d'un article par l'hebdomadaire anglophone "The Post", dans lequel il affirme que 66% des Camerounais soutiendraient un coup d'État dans leur pays. Cette déclaration audacieuse a provoqué une réaction en chaîne qui a abouti à la fermeture du journal par le gouverneur de la Région du Sud-Ouest.

L'article controversé a été publié dans l'édition du 11 septembre 2023 de "The Post", à peine une dizaine de jours après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo Ondimba, alors président de la République du Gabon, pays voisin du Cameroun. L'article a rapidement attiré l'attention des autorités et du Conseil national de la communication (CNC).

Joseph CHEBON KENG KALABUBU, président du CNC, a qualifié la publication d'irresponsable et contraire à l'éthique journalistique dans un communiqué publié le même jour. Il a souligné que dans le contexte socio-politique complexe du Cameroun, de telles affirmations pouvaient avoir des conséquences graves. Le CNC a exigé que "The Post" mette immédiatement fin à cette pratique et respecte les règles de déontologie journalistique.

Cependant, les réactions ne se sont pas arrêtées là. Vingt-quatre heures après l'annonce du CNC, Bernard Okalia Bilaï, gouverneur de la Région du Sud-Ouest, où se trouvent les bureaux de "The Post", a pris une mesure drastique en ordonnant la fermeture immédiate des bureaux du journal et en interdisant la publication de "The Post". Le gouverneur a justifié cette décision par une violation flagrante de la déontologie journalistique.

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Cette interdiction a suscité un débat animé au sein de la société camerounaise. Certains estiment que la réaction des autorités est disproportionnée et porte atteinte à la liberté de la presse, tandis que d'autres soutiennent que "The Post" aurait dû faire preuve de plus de responsabilité dans sa couverture médiatique, compte tenu du contexte politique tendu du pays.

Dans l'ensemble, cette affaire met en lumière les défis auxquels les médias indépendants sont confrontés au Cameroun, où la liberté de la presse est souvent contestée et où les journalistes sont soumis à des pressions croissantes pour s'autocensurer. Alors que la situation continue de se développer, elle soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre la liberté d'expression et la responsabilité journalistique dans un environnement politique complexe.

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