Congo-Kinshasa: L'arrestation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, «c'est vouloir tuer la liberté d'expression»

En République démocratique du Congo (RDC), de nombreuses voix continuent de s'élever pour exiger la libération du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala. « L'arrestation de Stanis arrive après une suite de faits qui tous vont dans le sens de restreindre l'espace des libertés », s'inquiète notamment Jean-Claude Mputu, porte-parole de la coalition Le Congo n'est pas à vendre.

En République démocratique du Congo (RDC), le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala en est à sa sixième nuit en détention. Directeur de publication adjoint du site actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique et de l'agence Reuters à Kinshasa, il est poursuivi pour propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations suite à la publication d'un article dont il n'est pas l'auteur. Cet article publié par Jeune Afrique met en cause les renseignements militaires dans l'assassinat de l'opposant Chérubin Okende. Après avoir été auditionné à trois reprises, il a été transféré au parquet général de Kinshasa Gombe et placé sous mandat d'arrêt provisoire.

« Aucune critique n'est tolérée envers le régime »

Depuis son arrestation, de nombreuses voix venues des médias, de responsables politiques, de défenseurs des droits de l'homme ou encore de chancelleries occidentales, se sont exprimées pour demander sa libération immédiate. C'est le cas aussi de la coalition Le Congo n'est pas à vendre, dont le porte-parole Jean-Claude Mputu alerte face à la « restriction de l'espace démocratique en RDC ».

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« C'est surtout que l'arrestation de Stanis arrive après une suite de faits qui tous vont dans le sens de restreindre l'espace des libertés, déclare-t-il au micro de Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Cela confirme tout ce qu'on observe depuis des mois : c'est-à-dire qu'aucune critique n'est tolérée envers le régime, aucune indépendance pour les journalistes ».

Jean-Claude Mputu poursuit : « Stanis n'est pas le premier sur la liste et nous pensons que, si la société ne se révolte pas, si on ne dénonce pas cet état de fait, la détérioration de l'espace de liberté va continuer. Donc, menacer la liberté d'expression, intimider la presse ainsi que les autres défenseurs des droits humains est une tactique du pouvoir pour avoir l'espace libre et faire ce qu'il veut. »

Le porte-parole conclut : « Ce qu'on ne peut pas accepter parce que la liberté d'expression est une valeur fondamentale de la démocratie. Et arrêter Stanis aujourd'hui, c'est vouloir tuer cette liberté. Or cette liberté n'est pas à vendre et nous n'allons pas nous taire. »

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