Afrique: J'ai révélé au grand jour la dette d'environ 110 millions de dollars, soit environ 55 milliards de francs CFA, dissimulée par la société pour laquelle je travaillais

14 Septembre 2023

L'ancien Directeur général adjoint de Panafrican Energy et ancien Directeur général adjoint de Addax, dans une lettre ouverte, fait des propositions pour le choix du nouveau Directeur Général des Hydrocarbures, au Président du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions.

Il affirme que c'est lui qui a révélé au grand jour, la dette d'environ 110 millions de dollars, soit environ 55 milliards de francs CFA, dissimulée par la société pour laquelle il travaillait. Cette société a payé ou n'a pas payé cette somme au Trésor public, cela reste à vérifier.

Monsieur le Président du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions

Propositions pour le choix du nouveau Directeur Général des Hydrocarbures

Monsieur le Président,

Je tiens tout d'abord à vous féliciter pour le travail remarquable que vous accomplissez au sein du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions. Vous êtes en train de réconcilier les Gabonais et vos nominations illustrent parfaitement cette volonté de rassembler le peuple gabonais pour reconstruire notre cher pays. Vous avez déclaré lors de votre discours qu'il n'y a plus de majorité ni d'opposition, et le peuple gabonais adhère à cette logique.

Je vous ai déjà félicité pour votre choix en la personne de M. ABEKE Marcel en tant que Ministre du Pétrole, et je tiens à vous assurer que mes propositions ne sont pas motivées par des intérêts personnels. Je suis satisfait de ma situation actuelle, mais je souhaite que l'on accorde davantage d'attention aux jeunes. Les propositions que je fais visent à aider le Comité de Transition, qui est encore un bébé qui vient de naître et qui a besoin d'accompagnement.

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Aujourd'hui, je souhaite simplement donner mon avis sur le choix du nouveau Directeur Général des Hydrocarbures (DGH). Cette personne devra être un professionnel aguerri, doté d'un réseau de contacts bien établi pour attirer des investisseurs au Gabon. Il devra remettre sur le marché tous les permis non exploités en éclatant les Contrats d'Exploration et de Partage de Production (CEPP) en plusieurs permis, et refaire des appels d'offres conformes aux normes internationales. Il devra également réaliser un audit de tous les permis pétroliers, car certaines sociétés et individus ont regroupé plusieurs permis dans un seul CEPP, alors que ces permis sont très éloignés les uns des autres, certains étant en Onshore et d'autres en Offshore.

Ces acteurs ont pris en otage plusieurs permis sans présenter de projets de développement au Gouvernement Gabonais, ce qui a entraîné une perte pour l'État gabonais qui aurait pu trouver d'autres opérateurs pour développer ces champs. De plus, le futur Directeur Général des Hydrocarbures devra également réaliser un audit social similaire à celui effectué par le passé, afin que les jeunes Gabonais qui travaillaient autrefois dans ce secteur puissent reprendre du service.

Il devra également mettre en application l'Arrêté N° 108 signé par l'ancienne Ministre du Travail, Mme BITOUGHAT, qui réglemente les activités des sociétés de location de personnel (prestations de services). En collaboration avec le département du travail, ce travail pourrait permettre aux sociétés opérant au Gabon de respecter les quotas d'emplois pour les travailleurs locaux et les travailleurs expatriés, conformément à la loi, car dans d'autres pays, il existe un seuil de tolérance.

Le futur DGH devrait être une personne ouverte aux propositions, car il existe des professionnels plus compétents que moi dans ce secteur qui se retrouvent au chômage. C'est là ma modeste contribution.

J'ai reçu plusieurs appels de personnes me disant que mes actions pourraient mettre certaines sociétés pétrolières en difficulté, car elles ne sont pas en règle avec l'administration en charge du pétrole. Certains m'ont même suggéré de faire une demande d'emploi, car je pourrais être utile. Je tiens à vous assurer en réponse que je ne cherche pas d'emploi, mais je ne peux pas accepter certaines pratiques. Ayant occupé des postes de responsabilité élevés dans ce secteur, je n'ai jamais accepté des actions malhonnêtes.

Certains responsables de la Direction Générale des Hydrocarbures et du ministère savent quelles sont mes convictions, ils me lisent et savent que je sais de quoi je parle. C'est moi qui ai révélé au grand jour la dette d'environ 110 millions de dollars, soit environ 55 milliards de francs CFA, dissimulée par la société pour laquelle je travaillais. Cette société a payé ou n'a pas payé cette somme au Trésor public, cela reste à vérifier.

Après que je me suis rendu auprès du Ministre d'État de l'époque pour lui demander de refaire les audits, car l'un des responsables de la DGH avait fait disparaître le dossier. Les conseillers de l'époque et les directeurs, dont l'un est devenu Ministre, faisaient partie de la mission que nous avons effectuée en Suisse. Ils sont toujours en fonction et peuvent me contredire s'ils le souhaitent. Beaucoup ont contribué aussi à mon départ de la société car je refusais que les sociétés trompent l'État Gabonais. Ce chantier est immense, je vous l'assure.

Je vous remercie de l'attention que vous porterez à mes propositions et je reste à votre disposition pour toute information complémentaire. Je suis convaincu que, grâce à votre leadership et à l'engagement du Comité de Transition, nous pourrons reconstruire un Gabon prospère pour tous les Gabonais.

Veuillez agréer, Monsieur le Président,

l'expression de ma plus haute considération.

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