Afrique de l'Est: Présidentielles comoriennes - En quête de vote pour les comoriens à Madagascar

Si à Madagascar le droit de vote de la diaspora n'est pas encore dans les textes, ce n'est pas le cas pour l'Archipel des Comores.

La Constitution comorienne donne accès à tous les Comoriens au pays et à l'extérieur de pouvoir participer aux élections présidentielles. Mais entre l'écrit et la réalité, il y a une différence. Cet écart de langage, Me Saïd Larifou, Franco-comorien natif de Madagascar, président du parti comorien RIDJA-PCTEF et non moins dirigeant de l'ONG panafricaine Wa RABA Afrique entend interpeller hier en début d'après-midi lors de sa conférence donnée à l'Anjary Hotel. Accompagné du Pr Alain Tehindrazanarivelo, ancien ambassadeur de Madagascar auprès de l'Union africaine et de James Ramarosaona, ex-président de l'OJM et ayant été membre de la CENI en 2010, Saïd Larifou a démontré le processus électoral comorien vers les présidentielles de janvier 2024 comme « entaché d'anomalies et d'irrégularités ».

Pour lui, ce processus sous la houlette du président Azali Assoumani n'aboutira pas à une élection libre, juste et indépendante. Saïd Larifou dénonce ainsi la liste électorale, préparée par la Commission électorale nationale indépendante, qui ne tient pas compte de la possibilité de vote des Comoriens de l'extérieur : « Un huissier a signifié la Commission électorale nationale indépendante le 28 août 2023 et a demandé à cet organe, de mettre en place des dispositifs pour permettre aux Comoriens de l'extérieur de s'inscrire sur les listes électorales inclusives, mais jusqu'ici aucune réponse ! N'est-ce pas là une manière claire de reconnaître que la Commission n'agit que sur les ordres d'Azali », affirme-t-il.

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Logiciel

Dans la foulée, l'avocat militant des droits de l'homme ne cache pas des artifices donnés par Mr Azali pour gagner coûte que coûte les prochaines présidentielles : « Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre porte-parole du régime signifie une victoire d'Azali au premier tour en janvier 2024 ! » Face à cela, Saïd Larifou et consorts décident de mettre en place un logiciel à la disposition des Comoriens à l'extérieur, « car le fichier actuel ne présente pas plus de 380 000 citoyens pour une population d'un million (1 000 000) d'habitants ». Un tableau morose, car près de 400 000 Comoriens établis à l'étranger qui ont droit de vote sont exclus de la liste. « Le logiciel à présenter est ouvert à tous les citoyens comoriens établis dans le monde entier selon les textes en vigueur.

Le dispositif sera sécurisé et soumis au contrôle des huissiers de justice assermentés ainsi que d'ONG africaines spécialisées dans le domaine de la gouvernance démocratique et de défense des droits de l'homme. Ce fichier sera inclusif et sécurisé », promet Saïd Larifou, qui a eu des contacts auprès des chancelleries européennes à Madagascar couvrant l'Union des Comores. « Nous avons alerté les partenaires institutionnels et techniques des Comores d'une telle situation, car nous ne voulons pas que ces derniers financent une mascarade électorale », déclare cet avocat qui croit en son for intérieur qu'un « vent de libération souffle actuellement » sur le continent africain. Les PTF et chancelleries sont donc avertis !

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