Cameroun: Contre les ordures à Bangangté - Le Maire Eric Niat gagne la bataille, mais pas encore la guerre

18 Septembre 2023

Sur le front de guerre, le maire et les populations de la commune de Bangangté prennent des mesures spéciales pour dominer les ordures dans cette cité qui vient de remporter le prix de la ville la plus propre de la région de l'Ouest - Cameroun et compte être à la première marche du podium au concours national.

Comme une équipe de football, l'équipe communale de Bangangté présente un schéma tactique porté vers l'offensive : un maire dynamique, faisant office de coach au plan de jeu parfait. Il positionne le service d'hygiène en rôle de relayeur de milieu et place les populations dans une attaque de feu. A chaque fin de match, l'objectif recherché est de gagner la bataille contre les ordures.

La lutte contre les ordures, cheval de bataille du maire, Eric Niat commence à porter les fruits. Jusqu'ici, les victoires s'enchaînent. La cité et ses populations n'ont pas fini d'exulter après son plébiscite comme ville la plus propre de la région de l'Ouest. La nouvelle tombait le 30 août dernier dans un communiqué rendu public par le gouverneur de la région de l'Ouest, Awa Fonka Augustine.

Le 2 octobre prochain, la commune de Bangangté sera sous le feu des projecteurs à Garoua. Elle aura l'agréable mission de représenter la région de l'Ouest (huit départements) au concours national de la ville la plus propre, organisé par le ministère de l'Habitat et du développement urbain en partenariat avec Onu-habitat. Ces derniers temps, l'on peut voir sur le visage d'Eric Niat un maire comblé. Mais très vite, il a fait tomber l'euphorie pour se tourner vers la perspective du concours national.

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Là où tout le monde voyait un match contre les déchets facile, la réalité des faits sur le terrain montre le contraire. Il faut bien mouiller le maillot pour espérer gagner la bataille. La première manche soldée par une victoire obtenue au niveau régional semble être la face visible de l'iceberg. « Le maire est conscient de la situation extrêmement difficile dans laquelle la commune est plongée avec des points d'ordures qui se créent partout et surtout l'incivisme des populations », indique le chef de quartier 4, S.M. Kemtcham Jean Paul.

Tractopelles

Comme ce chef, d'autres reconnaissent que le maire est sur le front de guerre contre les ordures qui tendent à étouffer les populations dont il a la charge. « Nous n'avons pas attendu le concours aussi bien au niveau régional qu'au niveau national pour entrer en guerre contre les ordures. Quand nous prenions les rênes de la marie, nos objectifs étaient clairs : intensifier la lutte contre l'insalubrité en utilisant les petits bras des populations à la tâche, en utilisant toute la logistique et la flotte à notre disposition à l'instar de celle de Hysacam et des tractopelles (petits engins comportant une pelle chargeuse et une Bennett) appartenant à la mairie », explique le maire. Il ajoute que des descentes inopinées sont faites pour évaluer le travail de sensibilisation dans des quartiers des centres urbains et surtout où des mesures urgentes de riposte doivent être prises. Le premier magistrat de la ville fait allusion aux endroits à risque où les caniveaux sont bouchés. L'une des conséquences étant des noyades des enfants en période de pluie.

Tri d'ordures

Tous les jours parfois sans répit, des tractopelles traversent à la ville pour la station de décharge et de tri d'ordures située à Noumga, petite bourgade située à près de sept kilomètres du centre-ville. Pour éviter que des ordures retombent sur le chemin, les conducteurs de ces engins assistés par un agent, prennent le soin de couvrir le contenu par un filet solide qui ne laisse aucun déchet traverser. Ce 15 septembre courant, ils ont passé près de 5 heures de temps à enlever les ordures dans ce dépôt du quartier 4. « Nous sommes très contents du travail de la mairie. Nous nous sommes plaints et le maire a écouté nos pleurs », se réjouit un propriétaire de dépôt et de vente de planches et de lattes. « Premier ministre du chef Bangangté », comme il est appelé communément raconte ses déboires avec des riverains. « Parfois tu arrives un matin tu trouves des ordures sans trop comprendre d'où elles viennent. Aussitôt des agents de la mairie ont ramassé, des gens reviennent remettre des couches ». Il rappelle que Hysacam vient juste collecter ce qui occupe la chaussée et n'entre pas en profondeur : ce qui est collecté par la mairie.

Déchets ménagers

Illustrations. Quartier 4. L'un des plus populeux du centre urbain de Bangangté. La guerre est déclarée contre l'incivisme des riverains qui créent des dépôts d'ordures de jour en jour. L'on est ici face à une menuiserie appartenant à un conseiller municipal de la commune de Bangangté. Un tas d'ordures s'est formée et s'étend au point de rétrécir la chaussée. L'immondice en question est à la jonction entre les quartiers 4 et 5. Les déchets viennent de partout ; notamment du centre-ville et des quartiers riverains. L'on y trouve tout : des boites de conserve et des coquilles d'oeufs qui sortent des cafétariat, des cheveux et mèches utilisées sortant des salons de coiffure, des peaux de bananes et autres déchets ménagers venus des foyers familiaux. Un habitant du quartier 4 s'offusque contre le fait que des gens arrachent des herbes, des tiges sèches de maïs, des troncs de bananiers et d'autres déchets non biodégradables et des déversent sur le point de dépôt. L'habitant en question déclare et ce pour le regretter que « des gens de très mauvaise foi le font sciemment juste pour tenter de salir le maire qui ne dort pas pour nous (sic) ». Cette hypothèse est reprise par un agent de la mairie qui avoir sensibilisé en vain des habitants de ces quartiers.

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