Afrique: Guerre au Soudan - Dans un camp de déplacés au Tchad, des autorités et ONG dépassées par l'ampleur de la crise

La guerre au Soudan entre l'armée régulière du général al-Burhan et les forces paramilitaires du général Hemedti a fait des milliers de morts et 5 millions de déplacés, depuis son début le 15 avril 2023. Plus de 420 000 personnes ont franchi la frontière avec le Tchad où autorités et ONG peinent de plus en plus en accueillir dans des camps de déplacés.

Les combats se poursuivent au Soudan. En un peu plus de cinq mois, le conflit a fait des milliers de morts civils et déplacé plus de 5 millions de personnes.

Les réfugiés continuent d'affluer vers les pays voisins et notamment au Tchad, en première ligne pour recevoir les exilés venus du Darfour. Plus de 420 000 personnes ont déjà franchi la frontière.

Dans les camps de réfugiés, les conditions sanitaires sont précaires. Les autorités et les organisations humanitaire sont dépassées par l'ampleur de la crise.

« On n'est pas capable d'absorber toute l'urgence »

Les files d'attente s'allongent ainsi devant les quelques points d'eau disséminés dans le camp d'Adré. Marwa Suleiman, jerricans à la main, déplore des conditions d'hygiènes déplorables. « II n'y a pas assez de latrines pour tout le monde, explique-t-elle. Nous avons besoin de moustiquaires, notamment pour les mouches qui transportent les microbes d'une personne à l'autre, surtout chez les enfants. Nous manquons même de savon. Niveau hygiène, nous avons besoin de beaucoup plus d'aide ».

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Pour Valentin Badiel, coordinateur terrain de Solidarités Internationale, l'accès à l'eau potable est l'un des principaux problèmes à résoudre. « Les principaux problèmes de santé auxquels les gens sont confrontés, c'est tout ce qui est lié à l'eau, décrypte-t-il. C'est-à-dire les maladies diarrhéiques - diarrhée, dysenterie-, le choléra car nous sommes en saison des pluies. Mais c'est aussi la malaria car nous sommes en région endémique et au moment de la saison des pluies, on atteint le pic ».

Quelque 80 % des enfants soudanais réfugiés au Tchad souffrent de malnutrition sévère. Les structures de santé et notamment les services pédiatriques sont surchargés, déplore Martin Radjabo de Médecins sans frontières (MSF). « On n'est pas capable d'absorber toute l'urgence, ce qui fait que quand vous arrivez, il n'y a pas de latrine, il n'y a pas d'eau, pas d'infrastructures, il n'y a rien, même pas à manger pour certaines personnes. Les ONG sont dépassées », résume-t-il.

Les organisations humanitaires au Tchad ont reçu seulement 20% des aides financières nécessaires pour répondre à la crise soudanaise.

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