Kenya: Un évêque demande à la justice de revenir sur le droit d'association de la communauté LGBT

Quelques-uns des 500 travailleurs du sexe, y compris les lesbiennes, les gays, les transgenres et les intersexes (LGBTI), manifestant le long de l'avenue Nyerere à Mombasa, le 20 mars 2018. (photo d'illustration)

Mercredi, l'évêque Hudson Ndeda, président de l'association de l'Église et du clergé du Kenya, s'est exprimé dans le quotidien The Star. Il demande à la Cour Suprême kényane de revenir sur sa décision prise en début d'année, d'autoriser les membres de la communauté LGBT de s'organiser en associations. Un appel avait été interjeté, mais la Cour Suprême l'a rejeté cette semaine. Tout cela remet la question de l'homosexualité sur le devant de la scène politique kényane, alors qu'un projet de loi pour la criminaliser attend toujours d'être voté au Parlement

Hudson Ndeda se dit « choqué » par les récentes positions de la Cour suprême kényane : il demande donc au président William Ruto de sortir de son silence sur cette question.

Depuis avril, le projet de loi de « protection de la famille », déposé par l'opposition et soutenu par l'Église, attend d'être voté au Parlement. Ce texte prévoit de criminaliser l'homosexualité, recommandant des peines allant de 10 ans d'emprisonnement jusqu'à la peine capitale.

« Les lois sont votées par un Parlement indépendant, sans que la présidence s'en mêle », explique à RFI Emmanuel Talam, porte-parole de William Ruto.

Ce projet de loi embarrasse le pouvoir kényan, car il est peu apprécié par certains pays partenaires. En juillet, 49 lobbies américains ont demandé à leur gouvernement de cesser des négociations commerciales avec le Kenya tant que le projet de loi sur la « protection de la famille » n'était pas retiré.

La communauté LGBT kényane, elle, garde espoir : les récentes positions de la Cour suprême « ne constituent pas une attaque envers la famille, explique Ivy Werimba, porte-parole de Galck+, la Coalition gay et lesbienne du Kenya. Au contraire, elles permettent à tous les Kényans et leurs familles de vivre librement. »

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