Madagascar: Ivato - La police déjoue un trafic de migrantes

Cinq travailleuses malgaches tentaient de quitter le pays pour rejoindre des pays arabes. Deux hommes, leurs présumés expéditeurs, ont été jetés en prison.

Malgré l'interdiction décrétée en 2013 d'aller travailler dans certains pays arabes jugés « à haut risque », plusieurs tentatives d'envoi de domestiques vers ces destinations ont été déjouées par la police ces derniers temps. Rien qu'hier, le ministère de la Sécurité publique a divulgué la mise en détention préventive de deux hommes soupçonnés d'avoir raccompagné cinq femmes à l'aéroport international d'Ivato. Ils ont 43 et 54 ans.

D'après les informations communiquées, les travailleuses migrantes, âgées de 23 à 31 ans, ne disposent d'aucun billet retour. Elles projetaient de prendre un vol pour Dubaï. La police de l'Air et des frontières ont dû les intercepter et les mettre en examen. Leurs deux « escortes » ont été capturées et interrogées par le Service des enquêtes spécialisées et de la lutte contre les fraudes documentaires auprès de la Direction des renseignements, du contrôle de l'immigration et de l'émigration.

« L'enquête révèle qu'une fois à Dubaï, quelqu'un y viendra récupérer ces passagères et les enverra à Oman, au Koweït et en Arabie Saoudite. Les deux hommes ont soutiré à chacune d'elles cinq millions d'ariary », indique la police. Les femmes viennent du Nord. Elles étaient une vingtaine à avoir rejoint la capitale pour ce projet d'émigration vers les pays arabes. Elles ont été hébergées à Antananarivo en attendant la régularisation de leurs papiers et leur départ.

%

Victimes de traite

« Il est à rappeler que ces personnes sont toujours victimes de traite quand il n'y a aucune offre d'emploi formelle ni un contrat de travail dûment examiné par les responsables. Nous connaissons tous déjà toutes sortes de souffrance subies une fois là-bas. C'est pour cette raison que nous les protégeons », assène la police.

Le département d'État des États-Unis a souligné, dans son rapport de 2023 sur la traite des personnes à Madagascar, qu'en septembre 2022, des représentants du gouvernement malgache, en partenariat avec une organisation internationale, se sont rendus en Jordanie pour contrôler les conditions des travailleurs migrants.

Le gouvernement n'a malheureusement pas déclaré avoir examiné les migrants pour détecter des indicateurs de traite d'êtres humains. « Malgré les inquiétudes persistantes concernant la complicité des fonctionnaires dans les crimes de traite, le gouvernement n'a pas demandé de comptes aux fonctionnaires complices ni enquêté sur les rapports de fonctionnaires facilitant la traite d'enfants à des fins sexuelles dans le pays ou la traite des travailleurs malgaches à l'étranger », peut-on lire dans le même rapport.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.