Madagascar: L'Armée en alerte orange - Prévention de troubles et de déstabilisation

Ces menaces vont certainement s'intensifier au fur et à mesure de l'approche de la date du scrutin.

Les Forces de l'ordre sont sur le qui-vive. En effet, depuis le début du dépôt des dossiers de candidature auprès de la Haute Cour Constitutionnelle, Madagascar traverse une véritable zone de turbulences politiques. On fait face à un risque élevé de troubles. D'ailleurs, il faut s'attendre à ce que ces menaces s'intensifient au fur et à mesure que la date du scrutin approche. C'est certainement la raison qui a incité le préfet de Police d'Antananarivo, le Général Angelo Ravelonarivo à réquisitionner l'Emmo-Reg. Dans une lettre de réquisition, le préfet appelle à la mobilisation générale des éléments mixtes composés de l'Armée, la Gendarmerie et la Police nationale pour une opération de police et en vue de maintenir l'ordre et la sécurité publique dans le Grand Tana. Le Commandant du groupement de la circonscription inter-régionale de la Gendarmerie Analamanga a été désigné pour diriger les opérations dans le cadre de cette réquisition. Depuis, une forte mobilisation des éléments des Forces de l'ordre est constatée à Antananarivo notamment la nuit, et particulièrement au niveau des sites classés » à risques « , en l'occurrence devant l'hôtel de ville d'Analakely où une centaine de militaires et des éléments motorisés sont postés, mais aussi dans tous les quartiers du centre ville, et dans d'autres endroits tels que Mahamasina, Anosy, Ampefiloha, aux 67Ha, Ankatso, Ambohipo, Ankadimbahoaka... Sécurité renforcée également dans les institutions et les bâtiments publics.

%

Message très confidentiel. A 45 jours du premier tour de la présidentielle, la tension politique monte d'un cran. Face aux risques de troubles et de déstabilisation, les responsables du maintien de l'ordre décident de préparer l'Armée à toute éventualité. Dans un message adressé à tous les responsables de Commandement en date du 21 septembre, le chef d'Etat-Major des Armées ordonne la mise en alerte orange de l'Armée. Cette instruction appelle les hommes en treillis à se tenir prêts pour faire face à un phénomène dangereux de forte intensité. En effet, un message » très confidentiel » y afférant a fait l'objet d'une fuite et a fait le tour des réseaux sociaux depuis la semaine passée. Aussi, tous les camps et casernes militaires sont-ils consignés. Toutes les procédures de délivrance de titres de permissions sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Par ailleurs, tous les militaires, partis en permission, sont appelés à rentrer et rejoindre le service avant le 30 septembre 2023. Ceci prouve le niveau très élevé de la vigilance au niveau des forces de l'ordre.

Vigilance

Par ailleurs, cette disposition de renforcement de vigilance ne concerne pas uniquement Antananarivo. La mesure s'applique au niveau des 6 ex-provinces et sur toute l'étendue du territoire national. Pas plus tard que samedi dernier, le Premier ministre Christian Ntsay qui préside le gouvernement collégial, s'est rendu à Antsiranana pour diriger une réunion des membres de l'Etat-Major Mixte Opérationnel (Emmo-Far). Tous les hauts responsables de l'Armée, de la Gendarmerie et de la Police nationale à Diégo Suarez étaient présents à cette réunion axée sur l'élaboration d'une stratégie de renforcement du maintien de l'ordre avant, pendant et après l'élection. En tout cas, cette prise de décision n'est pas anodine. La mesure a certainement été prise suite à des renseignements avérés reçus au niveau de la hiérarchie militaire. Quoiqu'il en soit, ceux qui envisagent de fomenter des troubles sont avertis. Les Forces de l'ordre prendront des mesures et ne feront preuve d'aucune tolérance contre tout acte de déstabilisation en période électorale.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.