Gabon: Raymond Ndong Sima dévoile les principales étapes de la transition

Le Premier ministre gabonais de transition, Raymond Ndong Sima, a présenté, le 27 septembre, des principales étapes de la transition, dont la durée n'est pas encore connue, près d'un mois après la prise de pouvoir militaire le 30 août dernier.

« Nous sommes face à un coup d'Etat libérateur, un coup d'Etat d'interposition entre les dirigeants politiques, la population et l'armée qui menaçaient de s'affronter dans les rues. Nous avons applaudi l'action des militaires parce qu'ils ont permis d'éviter les violences urbaines, les arrestations, les blessés et même les morts dans le pays, car c'était inéluctable », a expliqué Raymond Ndong Sima, lors de sa première conférence de presse à Libreville.

Rappelons que l'armée gabonaise a annoncé, le 30 août, avoir pris le pouvoir, accusant les autorités d'avoir « mal organisé les élections et truqué les résultats », alors que le président sortant Ali Bongo Ondimba a été déclaré quelques minutes plus tôt vainqueur avec 64% de suffrages, ont indiqué des observateurs locaux.

Nommé le 7 septembre par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui dirige la transition, le Premier ministre Raymond Ndong Sima n'a pas donné une durée exacte de la transition. Homme politique expérimenté et surtout économiste de formation, Raymond Ndong Sima a cependant suggéré que la transition ne soit pas trop longue pour « éviter une application stricte des sanctions prises contre le Gabon à cause de l'interruption de l'ordre constitutionnel ». « Pour le moment, les sanctions prises sont assez molles, mais si nous ne donnons pas rapidement des gages d'un engagement sérieux vers un retour aux normes internationales, les sanctions vont peser sur le plan politique et économique », a-t-il averti.

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Dans une interview accordée plus tôt à la presse internationale, Raymond Ndong Sima a déjà plaidé en faveur d'une transition qui ne dépassera pas deux ans. Il a annoncé qu'il lancerait dès la semaine prochaine un appel à contribution à l'attention de toutes les couches de la société gabonaise. Les Gabonais auront 45 jours ou deux mois pour soumettre leurs propositions écrites dans un document, qui sera ensuite soumis au ministère chargé de la Réforme des institutions.

Un secrétaire sera chargé de collecter et traiter toutes les contributions pour les consigner dans un document global, qui servira de base de discussions lors du dialogue national qui pourrait être convoqué « avant juin sinon au plus tard en juin 2024 », a-t-il suggéré. « Toutes les composantes de la société seront associées à ce dialogue », a-t-il précisé.

Le dialogue mettra en place une assemblée constituante. Celle-ci rédigera la Constitution et proposera les réformes nécessaires pour permettre au Gabon de se doter d'« institutions fortes », a-t-il insisté.

Rappelons que le président de transition Oligui Nguema a promis une nouvelle Constitution par référendum, un nouveau code électoral et un code pénal fiable. Il s'est également engagé à « rendre le pouvoir aux civils » et à organiser des élections « libres et transparentes ».

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