Tunisie: Intensifier les efforts et faire preuve d'exemplarité

4 Octobre 2023

Les opérations de saisie se multiplient, mais ne se ressemblent pas.

Elles sont aussi diverses et variées que les catalogues des supermarchés. Il y a autant de saisies que de produits.

Toujours est-il que les denrées alimentaires, particulièrement subventionnées par l'Etat, les cigarettes, les fruits secs, les médicaments, l'argent en monnaie nationale et en devises semblent être les cibles de choix des contrebandiers et autres malfrats. C'est effarant !

Ainsi, en début de semaine et après une perquisition d'un véhicule immatriculé à l'étranger, le poste frontière des bureaux de douane de Ras Jédir (sud-est) a saisi près de 195 mille euros.

Une deuxième opération a permis de saisir plus de 6.000 boîtes de médicaments.

Dans un communiqué, la direction générale de la douane a déclaré que les devises confisquées lors de la première opération avaient été minutieusement dissimulées dans l'habitacle de la voiture.

Le chauffeur ainsi que ses deux passagers s'apprêtaient à quitter le territoire national avec les devises non déclarées.

La douane fait remarquer dans son communiqué que la valeur de la monnaie étrangère saisie est estimée à plus de 600 mille dinars.

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Lors d'une deuxième opération, la douane a saisi, dans un camion léger, plus de 6.000 boîtes de médicaments dissimulés à l'intérieur d'un réservoir conçu à cet effet.

Ainsi, les trafiquants s'ingénient à trouver les astuces les plus sophistiquées pour camoufler les marchandises «prohibées», berner les contrôleurs et s'en tirer à bon compte.

Ces dernières années, accompagnant une sorte de laxisme ambiant, la Tunisie était devenue, peut-être le serait-elle encore, la plaque tournante de la contrebande et du trafic de devises dans la région.

Et comme il se disait, sur un ton désabusé ou moqueur, pour un camion saisi, 10 ont pu passer entre les mailles du filet.

Ce commerce illicite a des répercussions importantes et difficiles à chiffrer sur les recettes fiscales de l'Etat, sans parler de ses multiples dommages collatéraux.

En effet, la contrebande, c'est un cancer qui ronge une économie.

Ce sont des emplois en moins dans un pays, ainsi que des faillites de producteurs nationaux.

En l'état, les efforts pour lutter contre la contrebande paraissent insuffisants et devraient être intensifiés.

Et ce sont les services de la douane qui sont en premier lieu chargés de faire preuve d'efficacité. D'abord, dans l'application de la loi.

Ensuite, en faisant, eux-mêmes, preuve d'exemplarité.

Cela étant, le pays a moins besoin d'opérations coup de poing, de campagnes ponctuelles, que d'une politique permanente.

Pourquoi les frontières sont-elles poreuses ? Quels équipements et quelles procédures pour les rendre plus hermétiques et plus efficaces ?

Et comment recycler les innombrables petites mains qui en vivent ? Car il ne suffit pas d'arrêter les barons ; il faut penser aussi aux chauffeurs, aux manutentionnaires, transporteurs, petits détaillants...

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