Sénégal: Dans un lycée de Dakar, une nouvelle rentrée scolaire perturbée par la saison des pluies

Le lycée Jaxaay, situé à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar, fait face comme des centaines d'autres établissements du Sénégal à la saison des pluies en ce 5 octobre 2023, jour de rentrée scolaire. Reportage.

Au Sénégal, plus de 4 millions d'élèves vont reprendre le chemin de l'école ce 5 octobre 2023. Mais un grand nombre d'entre eux risque de se retrouver dans des classes surchargées par manque de professeurs, voire dans des classes inondées.

Comme chaque année au moment de la saison des pluies, plusieurs dizaines d'écoles (318) ont en effet les pieds dans l'eau et peinent à rouvrir.

C'est le cas à Keur Massar en banlieue de Dakar. Là, les derniers coups de balais sont donnés avant la rentrée. Mais face à l'état de la cour du lycée Jaxaay, Ousseynou Diagne, venu inscrire sa fille en seconde, est tout à coup un peu inquiet : « Il y a beaucoup d'eau et beaucoup d'herbe, vraiment ce n'est pas joli à voir. »

Cette cour parsemée de flaques d'eau verdâtre et d'herbes folles, c'est justement l'objet d'une réunion de rentrée houleuse entre l'équipe enseignante et le proviseur.

« On ne peut pas commencer dans ces conditions, toute la cour est inondée »

Moussa Diouf est professeur d'économie. Il estime : « Quand on dit 'On ouvre aujourd'hui, on étudie aujourd'hui', normalement ça doit être la règle. Mais aujourd'hui, dans ces conditions, on peut commencer les cours ? On ne peut pas commencer dans ces conditions, toute la cour est inondée. Les salles sont envahies par l'odeur de cette eau nauséabonde, de cette eau qui est pratiquement à côté des salles de classe. Voilà le problème que nous avons, et ça ne date pas d'aujourd'hui. Cela fait pratiquement deux ans que nous vivons cette situation. »

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Car Jaxaay se trouve en zone inondable et à chaque saison des pluies, le lycée fait face à de nouvelles crues au point de poser un problème de sécurité, selon El Hadj Ibrahim Diouf, professeur de biologie : « Le problème, ici, ce n'est pas seulement l'eau : c'est l'eau et le risque d'effondrement du bâtiment A qui reçoit de l'eau au niveau souterrain depuis trois ans. Et toutes les autorités compétentes sont au courant de la situation. Mais jusqu'ici, rien n'a été fait, par manque de volonté politique, c'est tout. »

Le 4 octobre, un représentant du ministère de l'Eau et de l'assainissement a promis que des travaux seraient lancés. En attendant, les enseignants ont appelé les quelque 2 000 élèves du lycée et leurs parents à se mobiliser aujourd'hui et boycotter la rentrée.

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