Comores: Suspension de chapitres sur l'éducation à la sexualité en primaire

Aux Comores, les manuels de sciences naturelles des classes de CM1 et CM2 suscitent actuellement une vive controverse. Les religieux, la société civile et certains parents critiquent la présence d'images explicites d'organes génitaux humains et l'enseignement de la reproduction, jugeant ces contenus inappropriés pour les élèves de ces classes, en raison de leur âge, de leur culture et de leur foi islamique. Une note émanant du ministère de l'Éducation, publiée vendredi 6 octobre, a suspendu ces leçons.

Le ministre de l'Éducation en avait fait la promesse en septembre, lors d'une rencontre avec l'intersyndicale des agents de l'éducation et un collectif composé de prédicateurs et d'oulémas. Les chapitres concernés sont désormais suspendus.

Mohamed Oussein Dahalani, prédicateur et hatub à Moroni, explique que les religieux ne sont pas opposés à l'apprentissage de la reproduction humaine, mais que cela devrait être fait au collège et pas en primaire.

« Nous espérons qu'avec les assises qui seront faites au niveau de l'éducation, les oulémas, les religieux, les parents d'élèves, tout le monde aura l'occasion de participer afin de voir comment nous pourrons protéger nos enfants contre les différentes maladies, y compris les maladies sexuellement transmissibles, tout en tenant compte de notre culture, de l'âge des élèves, mais aussi du niveau des enfants », indique-t-il.

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Vives critiques

En attendant, la suspension des chapitres concernés n'a pas mis fin aux critiques, et les bailleurs de fonds occidentaux sont pointés du doigt.

« Je ne pense pas que les programmes de français sont élaborés par des Américains, ou bien les programmes américains par des Français. Nous sommes dans un monde où on ne peut pas venir nous imposer un programme. Nous avons des gens capables d'élaborer ces programmes », avance Abdoulfatah Ali, enseignant de français.

D'autres éducateurs suggèrent d'aller plus loin et d'interdire ou de contrôler l'accès aux smartphones et aux programmes télévisés, jugés plus nuisibles que les cours de sciences en classe.

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