Afrique: Israël-Palestine - L'autre escalade

La guerre en Ukraine a tenté de faire oublier le brasier du Proche-Orient. Qui répond que non, c'est une méprise !

Ancienne, permanente, éternelle, la crise israélo-palestinienne s'endort de temps en temps, parfois longuement, puis comme un volcan récalcitrant se réveille, crache du feu et des larves fumantes. De la sueur, des larmes, du sang, tout ce qui décrit l'horreur, la grande horreur et l'insoutenable désarroi.

Après un répit de quelques années - les dernières pertes en vies humaines de part et d'autre remontant à 2014-, alors que le contexte international marqué par la guerre en Ukraine l'avait éloigné de l'actualité, ce conflit a rebondi le 7 octobre. Les brigades palestiniennes du Hamas, au pouvoir et actives dans l'étriquée bande de Gaza, ont porté un assaut inédit contre le territoire d'Israël causant des centaines de morts, des milliers de blessés et faisant de nombreux otages.

La riposte des forces israéliennes est à la mesure de l'émoi, de l'incompréhension et de la colère suscités par cette intrusion dont les conséquences sont inimaginables des deux côtés. En raison de cette situation explosive, l'apaisement induit par les récents rapprochements entre Israël et certains Etats arabes va être lourdement affecté comme l'indiquent les réactions enregistrées depuis lors : des condamnations, des soutiens, des voix « neutres », tout à fait dans la droite ligne des prises de position habituelles sur les questions géostratégiques de notre vieux monde.

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Il faudra sans doute longtemps pour que le calme revienne entre les deux camps. N'ayant jamais inscrit la coexistence pacifique dans le cours de leurs relations, Israéliens et Palestiniens vont encore compter leurs morts, le temps de réaliser si dans le brouhaha des détonations des obus et du crépitement des armes, il sera encore possible d'écouter pleurer sous les décombres d'un mur éventré un enfant grièvement blessé, un vieillard amputé du bras, une femme enceinte touchée au ventre.

Comme dans l'autre conflit interminable de l'est de l'Europe, entre la Russie et l'Ukraine, il va manquer des colombes pour œuvrer au rapprochement des vues entre les belligérants. Au contraire on écoutera dire chez les uns et chez les autres qu'il faut foncer sur la proie, l'éprouver jusque son coeur lâche, que son corps se pétrifie. Les mots vont façonner les maux.

Depuis un moment les ressentiments, pour certains très anciens, entretenus ou exacerbés, ont rangé la diplomatie loin des sentiers porteurs d'espérance. Elle a été doublée par la rage de punir, de braver, d'humilier, de détruire, d'anéantir et vaincre. Partout, une seule victime, les populations civiles.

Qui pour aider la vie à s'apaiser ? Qui pour aider les gens à se parler, si pas directement, à pouvoir le faire par institution ou personne interposée. Qui ?

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