Luanda — Soixante-cinq mille 434 patients souffrant de problèmes oculaires ont été traités de janvier à septembre de cette année par l'Institut Ophtalmologique d'Angola (IONA), a déclaré mercredi la directrice générale de l'institution, Luísa Paiva, pour qui les chiffres sont élevés et inquiétants.

Se confiant à l'Angop, à l'occasion de la Journée Mondiale de la Vue, qui se célèbre ce jeudi, la responsable a dit qu'au cours de l'année écoulée, environ 68.238 patients ont été soignés.

La spécialiste en ophtalmologie a indiqué que 5 928 interventions chirurgicales ont été réalisées, dont 51 pour cent étaient des interventions de la cataracte.

Luísa Paiva a souligné le fait que l'IONA est la seule institution publique du pays à pratiquer des chirurgies de la rétine et, 81 personnes ont été opérées dans cette spécialité, soit 20 de plus par rapport au premier semestre 2022.

Quant aux pathologies, elle a précisé que les plus diagnostiques à l'IONA sont la cataracte, les maladies de la cornée et de la conjonctive, les paupières, l'amétropie et le glaucome.

Elle a expliqué que l'hypertension artérielle et le diabète sont les principales maladies qui provoquent le plus de modifications du système oculaire, pouvant même conduire à la cécité.

Selon le médecin, l'institut a investi dans l'augmentation de la capacité technologique et du personnel, permettant de réduire la liste d'attente des patients pour être opérés, de près de deux ans à quatre mois.

La responsable a déploré le fait que de nombreux patients n'aient pas pu se faire opérer, malgré la longue liste d'attente.

Cependant, Luísa Paiva a signalé que le pays ne compte que 95 médecins spécialistes dans ce domaine, dont 58 nationaux, incapables de répondre à la demande.

« Cela affecte également l'accès des patients à nos services, ce qui entraîne une augmentation des cas de ces maladies », a-t-il à nouveau déploré.

Dans ce contexte, l'IONA et le Centre Ophtalmologique de Benguela réalisent des dépistages et promeuvent la santé visuelle dans les communautés, afin d'atténuer ce manque de professionnels.

Jusqu'en 2015, a-t-elle expliqué, l'ophtalmologie était l'une des spécialités qui envoyaient le plus de patients à l'étranger et, actuellement, elle occupe la huitième place, avec l'envoi de seuls patients présentant des problèmes liés à la cornée, en raison de la nécessité d'une greffe.

Elle a assuré que l'institut ophtalmologique est technologiquement capable, malgré le déficit de certaines sous-spécialités.