Madagascar: SÉNAT - Richard Ravalomanana aux commandes

Les sénateurs votent le général Richard Ravalomanana pour devenir le nouveau président du Sénat. Il succède à Herimanana Razafimahefa.

Énième rebondissement au Sénat! La session extraordinaire initiée par les sénateurs du groupe parlementaire IRD s'est conclue hier avec comme point culminant le vote du nouveau président de cette Institution législative.

Effectivement, le Sénat connaît son dixième président en la personne du général retraité Richard Ravalomanana qui succède à Herimanana Razafimahefa. Les quinze sénateurs présents à la Chambre ont élu à l'unanimité le général Ravalomanana sur proposition de Tsiebo Mahaleo, sénateur de Madagascar et de ses compagnons de l'IRD.

« Notre choix s'est porté sur lui vu tout ce qu'il a accompli pour le pays en tant que gendarme et surtout en tant que secrétaire d'État à la gendarmerie « , explique Tsiebo Mahaleo lors de sa prise de parole. Le principal concerné, pour sa part, partage sa conviction devant ses pairs et déclare vouloir faire tout ce qui est en son pouvoir pour le pays. » Je ne vais pas rechigner cette responsabilité et je le ferais par amour de la patrie et surtout pas pour l'argent « , s'exclame Richard Ravalomanana dans son plaidoyer peu avant le passage au vote.

Au forceps

Lors de son allocution, le nouveau président du Sénat exprime sa volonté de mener à bien ses fonctions en tant que chef d'Institution. Richard Ravalomanana tient à expliquer qu'il n'est pas intéressé pour réclamer le poste de chef d'État par intérim et qu'il compte se focaliser sur les affaires incombant au Sénat. « Je n'ai pas du tout l'intention de réclamer la présidence par intérim de l'État. Mon souhait c'est de passer par l'élection afin de préserver l'apaisement au pays « , soutient-il.

%

Le général Richard Ravalomanana met aussi un point d'honneur sur le fait qu'il ne compte prendre aucune décision unilatérale mais va se référer en permanence au bureau permanent. Il fustige le mouvement des onze candidats en disant que certains d'entre eux font semblant de manifester mais organisent dans les régions leurs campagnes électorales.

La priorité pour le nouveau président du Sénat se porte sur la marche vers l'élection et sur le règlement des maux internes de l'Institution en se tournant spécialement vers le personnel du Sénat qui a assisté à la séance. La séance d'hier était présidée par Nicolas Rabemananjara, vice-président du Sénat pour la partie Sud de l'île et a commencé aux environs de 10 heures du matin.

Le sénateur du parti MMM, Andrianantenaina Michel Rakotondrainibe a réitèré ce qu'il a avancé la veille en déclarant que cette session extraordinaire n'a pas lieu d'être vu que les députés de l'Assemblée nationale n'ont pas été convoqués alors que les textes de lois précisent qu'une session ordinaire ne peut se faire qu'avec les deux Chambres du parlement.

Il a rajouté que la question de destitution du président du Sénat ne peut être discutée qu'en session ordinaire. Peu après sa prise de parole, le sénateur issu du parti MMM a demandé à quitter la salle, une demande accordée par le président intérimaire Nicolas Rabemananjara vers 10 heures 30.

Après le vote, un temps de pause de 15 minutes a été décidé par les participants. Ensuite, la réunion s'est poursuivie, cette fois-ci et pour la première fois, sous la présidence du nouveau patron du Sénat, en l'occurrence, le général Richard Ravalomanana.

Pour certains, l'accession au pouvoir du général Ravalomanana se fait au forceps et est précipitée avec les récents agissements de Herimanana Razafimahefa qui envoie une requête à la Haute Cour Constitutionnelle pour revenir sur sa décision de renoncer au pouvoir de chef d'État par intérim et demande de reprendre la place que la Constitution lui confère.

Les conséquences de l'accession à la présidence du Sénat de Richard Ravalomanana peuvent influencer la suite du processus électoral si la HCC décide de lui confier la tête de l'État. À noter que c'est l'une des revendications du collectif des candidats. Mais à se demander s'ils le veulent toujours avec l'arrivée du général de la gendarmerie à la tête du Sénat. Depuis moins d'une semaine, les évènements inattendus se succèdent au sein de la Chambre haute du parlement.

Herimanana Razafimahefa, le désormais ancien président du Sénat a déclaré que la raison de sa renonciation au poste de chef d'État par intérim ne dépendait pas de lui. Deux jours plus tard, il donne un entretien à un journaliste de France 24 et révèle cette fameuse décision a été prise sous la contrainte avec des menaces envers lui et sa famille.

Quelques jours plus tard, les sénateurs IRD demandent au gouvernement collégial de décréter une session extraordinaire au sein du Sénat. Chose faite quelques heures après par le Conseil des ministres. Jeudi dernier, Herimanana Razafimahefa ouvre la session extraordinaire sans pour autant la terminer en quittant précipitamment la réunion. Peu de temps après, les sénateurs présents votent sa destitution et, hier, Ravalomanana devient le dixième président du Sénat.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.