Cameroun: Délabrement du village Fondjomekwet - Un ancien cadre de la banque mondiale dénonce les frasques...

14 Octobre 2023

Le règne d'Yves Djoumbissié Kamga est marqué par de nombreux manquements. Aliénation et caporalisation des élites, états piteux des routes, absences d'état-civil chez les enfants, insuffisance des soins médicaux pour les populations, programmation du festival culturel Mveu-deum pour la « villégiature » des élites extérieures, et détournements des fonds collectés par le comité de développement auprès des populations du terroir et de la diaspora, des sommes d'argent chiffrés en millions de francs Cfa pour des fins inavouées.

Sur la toile, les filles et fils du village Fondjomekwet ne cessent de s'étriper à travers des échanges épistolaires ces deux premières semaines du moins d'octobre 2023. A 65 ans révolus et fidèle à une logique de développement relayée par le journaliste Dominique Fopoussi dans un article (portrait) diffusé sur www.camer.be le 10 Sep 2022 à 10h:00:01 et intitulé, « Cameroun : Emmanuel Noumbissié Ngankam, 40 ans à l'assaut permanent de nouveaux challenge », le cadre retraité de la banque mondiale en 2020 et promoteur de la Fondation Menkam Chieu Ngom pour le développement du capital humain, s'attaque aux maux et fléaux qui minent son village d'origine, Fondjomekwet dans l'arrondissement de Bandja, département du Haut-Nkam.

A travers sa sortie dans les milieux communautaires de ce groupement, il se veut conforme aux objectifs de cette Fondation qu'il a créée avec pour but de donner un peu plus de chance aux petits enfants, en contribuant à leur encadrement dans les domaines de l'éducation et de la santé et en promouvant des valeurs d'excellence.

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Et pour ce, il trouve anormal que la terre de ses ancêtres, Fondjomekwet, soit un repère de la décadence sociale, de l'aliénation et de la persécution des élites depuis l'accession au trône en 2009 de Yves Djoumbissie KAMGA suite décès du Fo' o David KAMGA qui comptabilisait environ 50 ans de règne. « Chers frères et soeurs, au moment où nous préparons activement le festival culturel Mveu-dem, je voudrais partager avec vous mon ressenti sur le désarroi des populations vivant au village Fondjomekwet. Ce désarroi qui confine à un sentiment d'abandon a été récemment exacerbé par un incident survenu sur le réseau électrique plongeant le village depuis plus de trois semaines dans la désespérance totale.

Le problème est certes en voie d'être résolu. Mais tous les secteurs ont été récemment impactés, notamment, comme on peut bien l'imaginer, l'éducation de nos enfants, la santé des populations, les petites activités économiques, et même, l'approvisionnement en eau pour ceux qui sont connectés au réseau Aquassistance, la pompe étant connecté au réseau électrique a besoin d'énergie pour fonctionner », s'indigne-t-il.

Il poursuit en soulignant que les routes de Fondjomekwet se trouvent actuellement, et comme toujours, dans des états piteux, « aggravés par les pluies diluviennes » qui s'abattent dans cette localité ces dernières semaines. Et pourtant chaque année, des populations contribuent dans le cadre du comité de développement pour la réfection des routes à Fondjomekwet. Mais rien de durable n'y est fait. Les personnes qui exigent des comptes au président de ce comité sont menacés par le chef Yves Djoumbissié Kamga. Ce monarque est-il complice des sommes d'argent détournées?

Comment gère-t-il les 30% des contributions qui lui sont reversées ? Comment peut-il dépenser six millions de francs pour mener une tournée et récolter juste neuf millions de contribution ? Bien malin qui répondra à ces questions qui fusent dans les espaces virtuels où les fils et filles Fondjomekwet s'affrontent sur la toile. Une seule chose est sure : la majorité veut la transparence et bonne gestion des deniers communautaires.

Au niveau de Fondjomekwet, on note que l'organisation du festival culturel Mveu-deum dont l'édition 2023 a été confiée à une faction « dissidente» de la Mutuelle Fondjomekwet de Douala pilotée par un certain Fongang et « illégale » suivant l'ordonnance rendue le 06 avril 2022 par le Président du tribunal administratif de Douala constitue, une source de spoliation des élites et populations. Relativement à cette situation, l'ancien cadre de la banque mondiale n'est point chiche en critiques.

Vacuité et manipulation autour du Mveu-dem

« S'agissant du Mveu-dem, les populations que j'ai rencontrées et même les dignitaires ne se sentent du tout concernés. Ils estiment qu'une fois de plus , que c'est une opération de villégiature et une activité exotique des élites extérieures », indique-t-il. Il est autant choqué que certains habitants de Fondjomekwet parlent de nombreux détournements de fonds autour de ce festival.

« Le chef, Yves Djoumbissié Kamga n'a jamais donné le bilan des millions de francs Cfa collectés auprès des populations du terroir et de la diaspora pour l'organisation du Mveu-deum 2021, maintenant, il demande aux gens de cotiser pour l'édition 2023. Il ne doit pas prendre l'argent des pauvres fils Fondjomekwet, conducteurs de mototaxi à Douala pour aller se couler douce en Europe avec son épouse Edith Djoumbissié Kamga qui y vit. C'est un homme habitué des malversations fiancieres et du faux. Il detourne les successions, spolie les patrimoines des familles, juste pour de l'argent. D'ailleurs le chef Djoumbissié Kamga est attendu au tribunal de Bafang dans les prochains jours pour répondre de son implication maffieuse dans une affaire de succession d'un dignitaire et homme d'affaire du village connu et réputé de bonne moralité de son vivant. Que ce chef de village fasse d'abord le bilan de ce qui a été cotisé pour le Mveu-deum 2021 », se plaint un fils de ce village.

Sans verser dans la polémique stérile, Emmanuel Noumbissié Ngankam, pense qu'au-delà des aspects festifs et décoratifs, ce festival culturel devrait être un socle pour mener à bien des réflexions pour reprogrammer et redéfinir les options du développement communautaire à Fondjomekwet.

L'ancien secrétaire général de Le Messager et co-fondateur de Dikalo avec Jean Baptiste Sipa et Thomas Eyoum Ato'o (deux brillants journalistes de regretté mémoire), pose ce constat alarmant : «Notre village s'enfonce dans les abimes de la pauvreté. Nous n'avons plus de production agricole. Les jeunes noyant leur mal être dans les abimes de l'alcool à vil prix, notamment le whisky en sachet et la drogue. Les écoles se dépeuplent. Les enfants n'ont pas d'état civil, ce qui compromet leur avenir. Ils sont malnutris et souffrent des retards de croissance. Et tout ceci arrive à un moment où les ressources publiques sont de plus en plus rares. »

Tout simplement, Emmanuel Noumbissié Ngankam conclut : « Fondjomekwet est un grand malade qui a besoin d'une thérapie de choc. Et ces élites ou ce qui en tient lieu on besoin d'une introspection sur leur niveau de conscience et leur rôle en tant que porte étendard.»

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