Afrique: La Libye toujours...

Le 6 octobre dernier, le général Khalifa Haftar rencontrait à Brazzaville le président Denis Sassou N'Guesso. Installé à l'est du pays, le chef de l'armée nationale libyenne est l'un des acteurs clés d'un cirse inextricable, qui met à l'épreuve la patience des médiateurs engagés dans sa résolution. Depuis que la présidence du Comité de haut niveau de l'Union africaine lui a été confiée par ses pairs en 2015, le chef de l'Etat congolais ne ménage aucun effort pour inciter les protagonistes libyens à passer de la parole à l'acte.

Souvenons-nous, quelques semaines plutôt, le 20 juillet, pour être précis, les représentants de la presque totalité des parties libyennes étaient réunis dans la capitale congolaise pour mettre en commun le projet de convocation d'un dialogue inclusif. De ce dialogue devait découler la publication d'un calendrier portant sur l'organisation d'élections générales à même d'acter le retour définitif de la Libye à l'ordre constitutionnel. Des engagements avaient été pris et promesse donnée au médiateur que les délais seraient respectés.

Khalifa Haftar est-il venu annoncer au chef de l'Etat congolais que la sortie du tunnel est pour bientôt ou lui a-t-il une fois de plus répété que du chemin reste encore à parcourir avant la convocation du dialogue inter-libyen tant attendu ? N'ayant pas fait de déclaration à l'issue de son tête-à-tête avec le président du comité de haut niveau de l'UA, la réalité sur le terrain est probablement que depuis lors, les lignes n'ont pas beaucoup bougé. Il le faut pourtant car ce conflit n'a que trop duré et la population libyenne n'a que trop souffert.

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Doit-on continuer à croire que les responsables libyens n'ont pas suffisamment pris la mesure des peines qu'endurent leurs compatriotes depuis plus de dix ans ; qu'ils se satisfont de l'immobilisme ambiant ? La visite du général Haftar a eu lieu quelques semaines après les graves inondations dont le bilan humain s'est avéré apocalyptique : plus de 10 000 vies emportées ! A l'évidence, divisée comme elle l'est aujourd'hui, la Libye ne s'est pas rassemblée comme il le faudrait pour surmonter ce malheur dans la cohésion nationale. Quel élément déclencheur lui en fera prendre enfin conscience ?

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